CIO : La MAIF travaille depuis plusieurs années déjà sur sa transformation digitale. Où en étiez-vous à la DSI avant que la pandémie ne survienne ?
Nicolas Siegler : De nombreux chantiers ont été engagés depuis plusieurs années concernant la transformation digitale de la MAIF, et plus particulièrement de la DSI et du système d'information. Nous avons travaillé sur l'agilité du système d'information, en développant l'usage des API, des micro-services et la plateformisation de nos applications. Côté infrastructure, nous avons lancé des travaux avec le cloud public : nous avions déjà beaucoup de solutions en SaaS, et nous avons fait des premiers déploiements sur le PaaS. Nous sommes encore en phase de rodage et de capitalisation. Le but est d'être capables de déployer davantage de ressources quand ce sera le bon moment.
Nous avons également mené de gros travaux de fond sur l'expérience des utilisateurs (UX). Ceux-ci vont converger avec d'autres chantiers purement technologiques, comme le passage à Windows 10 qui est une contrainte imposée par Microsoft mais dont nous essayons de faire une opportunité notamment en repensant notre bureau électronique propriétaire pour aller vers des environnements de travail plus standardisés. Enfin, nous faisons converger les méthodes de travail pour devenir une organisation agile. C'est un travail de fond entrepris il y a déjà quelques années et qui s'est accéléré en 2019 pour passer l'agilité de la DSI à l'échelle. L'agilité nécessite une organisation différente des équipes, en tribus et squads, avec des nouveaux rôles (Product owner, Tribe leader, etc.) qui émergent, et des équipages et des guildes qui se mettent en place. Il faut aussi repenser les processus transverses afin que cette organisation fonctionne. Pour les utilisateurs, ces modes de fonctionnement agile ont mis en évidence l'intérêt pour eux de s'impliquer dans les projets, afin d'avoir des produits qui leur conviennent beaucoup mieux. Nous utilisons des approches de type MVP (Minimum Viable Product) : c'est une nouvelle logique que les utilisateurs doivent s'approprier, en apprenant à avoir des applications qui démarrent « petit » et s'enrichissent régulièrement en fonction des feedbacks utilisateurs.