La deuxième édition du baromètre de l'impact économique du COVID-19 sur les ESN et les sociétés de conseil établie par Inop montre une hausse du pessimisme dans les rangs des prestataires de services IT. Son premier enseignement est que ces derniers sont de moins en moins nombreux à parier sur une reprise rapide. 61% anticipent une reprise qui sera lente et qui n'interviendra pas avant septembre, en dépit d'une date de début de déconfinement prévue le 11 mai. 12% des entreprises interrogées tablent encore sur un redémarrage rapide, alors qu'elles étaient 24% à partager cette opinion le 31 mars. Pour un autre quart des répondants (12% à fin mars), il faudra même attendre 2021 pour entrer dans une phase de reprise véritable.
En attendant, l'activité tourne, bien sûr, toujours au ralenti, mais sans que le phénomène se soit amplifié par rapport à la première édition du baromètre. En assistance technique, 73% des missions ont été maintenues, 19% ont été suspendues et 8% annulées. Pour un tiers des sondés, le maintien des missions atteint 60%. Un sur six fait même part d'un taux de maintien des missions de 100%. Sur le plan des projets au forfait, 73% d'entre eux ont été maintenus, 21% ont été suspendus et 6% annulés. Il semble néanmoins que le rythme d'exécution des projets maintenus ait été ralenti.
Proportion des missions maintenues, des missions suspendues et des missions annulées, pour les missions en cours en mode assistance technique / régie. (Illustration : Inop's)
Le télétravail appelé à durer même après confinement
Le recours au chômage partiel s'est lui aussi stabilisé par rapport au 31 mars pour concerner 72% des entreprises interrogées par Inop's. En moyenne, 22% des effectifs sont concernés par ces mesures. 76% des collaborateurs qui restent en activité sont en télétravail. Ils sont 100% à travailler à distance pour un tiers des société de services et de conseil IT. « Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de mouvement à l'intérieur des entreprises, prévient Inop's. Si certaines ont probablement augmenté le chômage partiel, cela aura été compensé par d'autres qui en revanche auront plutôt choisi de remettre en télétravail des salariés en constatant que la chute du business qu'elles anticipaient n'avait pas eu lieu. »
De l'avis des entreprises sondées, la crise actuelle a apporté un changement durable dans les modes de travail. Seuls 30% des répondants pensent qu'après une période de redémarrage, l'ensemble des prestataires reviendront travailler sur site comme avant. Pour 28% d'entre eux, d'ici un an les prestataires externes seront engagés à travailler à distance.