La crise - sanitaire mais également économique - causée par le Covid-19 a eu des répercussions mondiales. Afin de lutter contre la pandémie, plusieurs moyens techniques ont été déployés, parfois à la va-vite et dans l'urgence, pour contrôler et tenter de limiter la propagation de ce coronavirus. Aux côtés des applications de tracking - dont StopCovid en France l'une des dernières émanations de protection poussée par un gouvernement - des caméras connectées et thermiques ont également fleuri. Non sans susciter des interrogations autant que la polémique.
Après avoir livré ses réserves sur StopCovid, la CNIL vient d'en émettre d'autres à propos des caméras connectées et thermiques qui se sont répandues comme une trainée de poudre dans de nombreux pays, tant dans la sphère publique que privé. « La lutte contre l’épidémie de COVID-19 a conduit certains acteurs à envisager de déployer de telles caméras dites intelligentes destinées notamment à mesurer la température, à détecter la présence ou encore à s’assurer du respect de la distanciation sociale ou du port du masque. Sans remettre aucunement en cause la légitimité de l’objectif de lutte contre la propagation de l’épidémie, la CNIL estime nécessaire d’alerter sur le fait que, sous réserve d’une analyse au cas par cas, il lui apparaît qu’une grande partie de ces dispositifs ne respecte pas le cadre légal applicable à la protection des données personnelles », fait savoir la commission.
Surveillance généralisée
Pour éviter le développement massif de ces dispositifs de captation, la CNIL alerte sur le fait que les droits des personnes doivent être respectés et qu'ils ne sont ni restreints, ni suspendus par le contexte d'urgence sanitaire. Et de rappeler que la mise en œuvre de ces matériels doit se plier aux exigences légales en matière de RGPD, tout en insistant sur la nécessité d'apporter un encadrement mais pas seulement. « Leur développement incontrôlé présente le risque de généraliser un sentiment de surveillance chez les citoyens, de créer un phénomène d’accoutumance et de banalisation de technologies intrusives, et d’engendrer une surveillance accrue, susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement de notre société démocratique.