La COP21 touche à sa fin. La conférence pour le climat, qui a débuté à Paris le 30 novembre, se terminera dans une poignée d'heures dans l'espoir de mettre d'accord 195 pays sur des mesures limitant le réchauffement climatique à moins de 2 degrés. En attendant de savoir si ces derniers ont pu finalement mis leur désaccord et divergences de points de vue de côté, la rédaction du Monde Informatique a souhaité connaître les initiatives (actions, propositions et ambitions) des principaux acteurs informatiques présents en France en matière de baisse de leur empreinte carbone (lire aussi Les patrons web&tech alliés dans une coalition zéro carbone)
Sur dix éditeurs et sociétés de services contactés (Atos, Capgemini, Dassault Systèmes, IBM, Microsoft, Oracle, Orange, Salesforce, SAP et Sopra Steria), seuls quatre ont fait état d'actions spécifiques à l'occasion de la COP21 (Capgemini, Dassault Systèmes, Orange et Sopra Steria), tandis que deux (Oracle et Salesforce) ont fait remonter les grandes lignes de leurs politiques environnementales. Quatre acteurs IT (Atos, IBM, Microsoft et SAP) n'ont pas répondu dans les temps.
Capgemini
L'ESN s’est engagée à réduire ses émissions Teq (Tonne équivalent) C02 scope 1 à 3 de 20 % d’ici 2020. Cet objectif prend comme année de référence 2012, date à laquelle Capgemini a réalisé son premier reporting environnemental. Des premiers progrès ont pu être observés : Capgemini a émis en France en 2014 29 443 teq CO2 contre 33 360 teq CO2 en 2012, soit une baisse de 11% en deux ans. Sur le plan mondial, malgré une augmentation de 11 % des effectifs du Groupe entre 2013 et 2014, Capgemini a réduit de 6,5% ses émissions de carbone liées aux déplacements professionnels, 1,6% ses émissions énergétiques liées aux activités au sein des bureaux et 4,5% son bilan énergétique autour de ses datacenters. Pour atteindre ses objectifs à horizon 2020, la SSII met en place plusieurs mesures dont le déploiement de la certification ISO 14001 sur l’ensemble des entités, qui garantie la mise en place d’actions de réduction de l’impact carbone ainsi que la mise en place d’un programme de compensation carbone.
« Nous sommes conscients que les activités que nous exerçons ont une incidence sur l’environnement, notamment nos déplacements qui concentrent la moitié de notre empreinte carbone. Aussi, nous avons pris l’engagement d’améliorer notre performance environnementale de façon continue, en réduisant notre consommation d’énergie, limitant notre production de gaz à effet de serre occasionnée par les déplacements professionnels, ainsi que notre production de déchets », a indiqué Géraldine Plenier, directrice responsabilité sociale et environnementale du Capgemini en France.
Sopra Steria
Dans le cadre de la COP21, Sopra Steria s’est engagé aux côtés de grandes entreprises regroupées au sein de coalitions internationales majeures œuvrant pour évoluer vers une économie à faible intensité carbone. En 2015, cette démarche environnementale et les résultats associés ont été récompensés par le CDP qui a attribué à Sopra Steria la notation de 100B au CDP Climate Change pour son programme de responsabilité environnementale. Le groupe Sopra Steria s’est engagé sur une réduction de 15% de ses émissions de CO2 d’ici 2020 sur la base 2014. Cet engagement porte sur les scopes 1 à 3 (déplacements professionnels et Datacenters ).
Pour cela, la société a lancé, comme l'explique Fabienne Mathey-Girbig sa directrice Responsabilité d'Entreprise, plusieurs initiatives majeures pour limiter son empreinte carbone et mais aussi préserver les ressources naturelles. L'ESN est par exemple certifié carbone Neutre pour l’ensemble de ses datacenters et déplacements professionnels. Le groupe compense ainsi les émissions de CO2 liées à ses dataenters et à ses voyages d’affaire en investissant dans des projets de développement d’énergies propres. En 2015, Sopra Steria est également la 1ère entreprise à adopter Power Plus, solution de référence du marché des énergies propres. Au travers de ce dispositif, Sopra Steria investit dans des énergies renouvelables produites en Inde à hauteur de la consommation d’énergie de ses datacenters locaux à Chennai et à Pune. Et pour réduire la consommation énergétique de ses bâtiments, Sopra Steria a donc fait le choix de faire évoluer son parc immobilier en privilégiant les bâtiments construits ou rénovés selon les meilleurs standards environnementaux. En France, Green Office Meudon est un bâtiment Bepos à énergie positive. Il produit 100% d’énergie renouvelable (cogénération biomasse et panneaux solaires). Sopra Steria, qui l’occupe depuis Juillet 2011, a anticipé la réglementation thermique RT 2020. L’ensemble des productions et consommations d’énergies du bâtiment est piloté par la solution d’energy management SI@GO, développée par Sopra Steria. Ce bâtiment est certifié HQE Exploitation.
Orange
Les efforts du groupe ont porté sur trois domaines : réseaux et datacenters, flottes de véhicules et les bâtiments, ce qui a permis de faire baisser de 21% les émissions de CO2 par client depuis 2006 (calcul fait sur 11 pays représentant plus de 90 % des émissions de CO2 du groupe Orange en 2014). L'opérateur s'est fixé deux priorités : réduire de 50 % ses émissions de CO2 par usages client d’ici 2020 (par rapport à 2006), et favoriser l’intégration des principes de l’économie circulaire au sein de son organisation et de ses processus. « L’objectif que nous avons défini dans le cadre du LPAA, et déclaré au sein de la plateforme « Non-state Actor Zone for Climate Action » (NAZCA), est de réduire de 50% nos émissions de CO2 par usages client. Il peut paraître ambitieux, mais rien n’est laissé au hasard, et sa faisabilité se fonde sur un travail de simulation et d’analyse réalisé avec Carbone 4 sur un échantillon de 10 pays et Orange Business Services, représentant 90 % de nos émissions de CO2. Pour assurer un maximum de transparence, nous avons fait réaliser cette méthodologie par une « caution » externe à l’entreprise, et l’avons faite auditer par Deloitte, tandis que les chiffres des pays autres que ceux de l’échantillon représentatif continueront à être collectés. Cela nous a permis d’aboutir à cette cible de 50 % par usages client. », a expliqué Philippe Tuzzolino, directeur environnement d'Orange.
Dassault Systèmes
L'éditeur français a présenté dans le cadre de la COP21 les initiatives 3DexperienCity menées avec les villes de Singapour et Rennes (Ille-et-Vilaine). Cette dernière prévoit d'améliorer le design, l’ingénierie et la gestion de projets pour la construction de centrales hydroélectriques de CHIDI afin de développer les énergies renouvelables en Chine.
Sur son site de Vélizy-Villacoublay, l'éditeur s'efforce de limiter son empreinte carbone, le Campus 3DS a obtenu la certification NF HQE Bâtiments Tertiaires, correspondant au niveau le plus élevé d'écoconstruction et d'écogestion existant en France. Par ailleurs, Dassault Systèmes applique une politique de virtualisation, qui concerne déjà 80 % des serveurs de son centre de calcul principal. Quant à son campus de Boston, il a été conçu et équipé dans un souci de durabilité. Plus de 2 000 tonnes d'acier recyclé ont ainsi été utilisées dans sa construction, et 61 000 tonnes de matériaux structuraux réutilisées comme remblai. Les unités de chauffage, ventilation et climatisation (CVC) utilisent une unité de traitement de l'eau par procédé électrostatique, sans produits chimiques, au lieu de chlore. La consommation globale d'énergie a été réduite de 29 % grâce à la combinaison d'unités CVC de toit haute efficacité et de chaudières.