En 2020, elle aurait dû se tenir à Bordeaux pour célébrer les 30 ans de l'association après Nantes en 2019. La crise sanitaire en a décidé autrement. Mais, cette année, l'USF (association des Utilisateurs de SAP Francophones) organise bien sa Convention annuelle les 6 et 7 octobre à Lille Grand Palais. Deux jours pour environ 1500 participants inscrits (plus de 900 présents à l'inauguration), 95 partenaires exposants, 70 ateliers de retours d'expériences les après-midis et six conférences en plénières sur les deux matinées. En 2021, le thème de la Convention est : « L'hybridation du SI, une tendance inéluctable ? » comme Gianmaria Perancin, président de l'USF, nous l'avait indiqué dans son interview.
En inaugurant la Convention, Gianmaria Perancin, président de l'USF, et Elysabeth Blanchet, la déléguée générale, ont certes dû rappeler des consignes sanitaires strictes mais ont aussi constaté le plaisir de participer de nouveau à un événement en présentiel permettant à tous les membres de l'écosystème SAP de se retrouver. « L'hybridation du SI, une tendance inéluctable ? » est un thème qui entraîne des problématiques technologiques, organisationnelles, en compétences, réglementaires, en matière de modes de travail... Le fil rouge de la Convention est riche en possibilités de discussions.
Le monde change, l'USF et SAP aussi
« Le monde a changé, SAP a changé, l'USF a changé » a constaté Gianmaria Perancin. La crise sanitaire a obligé les entreprises à se focaliser sur les projets générateurs de valeur. Créer de la valeur, c'est bien sûr réduire les coûts ou accroître le chiffre d'affaires. La promesse justifie le lancement du projet, en espérant une valeur. « Dans le monde des SI, une promesse est une promesse » et doit être respectée pour le président de l'USF. Pour lui, « la promesse de SAP est reconnue par les membres de l'USF, notamment l'extension de la maintenance de Netviewer qui permet de mieux gérer la roadmap. » Le bilan de la situation dressé par le président de l'association a pointé autant les bons côtés que les moins bons.
Les relations de l'USF et de SAP se sont bien améliorées depuis quelques années car « l'écoute s'est bien améliorée » avec le renouvellement des équipes de direction de SAP. A l'inverse, « le cloud a une perception ambivalente ». Si certains sont enthousiastes et satisfaits, d'autres ont besoin d'un accompagnement financier, organisationnel, technique... Le cloud entraîne en effet ses difficultés réglementaires (RGPD...), de sécurité, techniques... à l'heure où le Français OVH a enfin obtenu sa certification SAP, retirant peut-être une épine du pied à quitte souhaite faire une bascule Cloud en restant dans les clous réglementaires. Côté relations SAP/clients, « la séparation des équipes audit et vente reste encore peu perçue » et le travail continue. Quant à la migration S/4Hana, ceux qui y vont ne le font pas pour cause d'obsolescence technique de ECC6 mais bien parce que le projet de migration amène de la valeur business. Côté USF maintenant, la crise sanitaire a validé le choix de digitalisation de son fonctionnement. Trois fois plus de réunions, 30 % de participation en plus... grâce à la dématérialisation qui a supprimé toutes les contraintes logistiques.
Innovation avec SAP
Comme à Nantes en 2019, Frédéric Puche, directeur de l'innovation SAP France, et Erik Marcadé, directeur de SAP Labs Paris, ont réalisé la première conférence plénière de la Convention. Data, process et people ont été les trois ingrédients cuisinés par les deux complices avec force innovations (drones, IA d'analyse de vidéo ou de texte, IoT...). La donnée collectée avec toutes ses innovations est bien sûr destinée à être stockée dans SAP Hana, notamment dans le cloud aujourd'hui. Cette base de données en mémoire reste au coeur des discours de l'éditeur qui n'insiste guère, par conséquent, sur la capacité à utiliser des produits concurrents en soutien des applicatifs SAP. Analytique, modèles mathématiques avec prédictif... sont beaucoup mis au point dans les laboratoires de SAP France.
La crise sanitaire a été une cassure de tendance qui a soumis à de graves remises en cause les algorithmes prédictifs. Mais, aujourd'hui, les cassures de tendances peuvent être détectées dès leur initiation. Autre type de modération des algorithmes : les retours (satisfaction clients, réalisation des prédictions...) analysés par intelligence artificielle. Et toutes ces données alimentent le Process Mining, module que SAP veille à faire progresser en ce moment selon la démonstration opérée par Erik Marcadé et Frédéric Puche. Autres tendances présentées par les deux responsables innovation : le NRP (l'ERP ouvert « pour le réseau de partenaires de l'entreprise ») et le Green (Green-IT mais aussi modules de calculs comparatifs d'impacts carbone). Au final, plus que l'hybride IT, SAP promeut finalement l'approche « Intelligent Enterprise ».
De gauche à droite : Frédéric Puche, directeur de l'innovation SAP France, et Erik Marcadé, directeur de SAP Labs Paris
Après cette présentation orientée produits de l'éditeur, le film des trente ans qui aurait dû être diffusé à Bordeaux a été projeté en plénière. Mais pour contrer les regrets de cette occasion manquée d'une belle fête d'anniversaire, Florence Servan-Schreiber, auteur, journaliste, conférencière, psychologue et formatrice, s'est présentée comme « professeur de bonheur ». Les psychologues étaient jadis vus comme des réparateurs d'esprits brisés mais il pourrait être pertinent de prévoir et prévenir, d'être plus résilient face aux coups durs. La psychologie positif du professeur Seligman est une étude des comportements, des personnalités et des organisations « qui marchent ». Pour elle, nous avons tous des super-pouvoirs qu'il suffit de cultiver. Le véritable ennemi du bonheur n'est pas le malheur mais l'apathie, la dépression. Même si un gêne est pour moitié responsable de notre bonheur via le secrètement de neuro-transmetteurs et si 10 % provient des circonstances (« ce qui arrive »), les 40 % les plus importants sont liés à la réaction au réel (« comment on réagit »).
Florence Servan-Schreiber s'est présentée comme « professeure de bonheur ».