Convention des utilisateurs SAP francophones : l'éditeur défend sa maintenance majorée
Le club des utilisateurs de SAP francophones (USF) vient de réunir 900 utilisateurs du PGI à l'occasion de sa convention annuelle (Tours, 15-16 octobre). La présence de Léo Apotheker, co-PDG de SAP, et de Pascal Rialland, DG de la filiale française, a permis d'aborder l'intégration de Business Objects et la hausse du coût de maintenance.
Pour les 900 clients de SAP qui viennent de se réunir à Tours (15-16 octobre), la convention annuelle de l'USF (utilisateurs de SAP francophones) a abordé deux sujets majeurs : l'intégration de l'éditeur Business Objects au catalogue de SAP et la hausse du tarif des contrats de maintenance. Suite à la nervosité des clients de SAP sur la décision récente de l'éditeur de majorer le coût de son support, le Sugen, qui réunit la plupart des clubs SAP à travers le monde, a lancé en septembre une enquête pour sonder les utilisateurs sur cette évolution. Toutefois, les résultats, encore en cours de consolidation, ne seront communiqués par les clubs nationaux que début novembre.
L'offre BW sera maintenue au moins quinze ans
Lors de son intervention, Pascal Rialland, DG de la filiale française de SAP, a préféré longuement détailler le rachat de Business Objects, peu conflictuel, et ne consacrer que quelques minutes au sujet plus délicat de la maintenance. La fusion juridique entre BO et SAP a eu lieu en février 2008. SAP a rapidement voulu rassurer ses clients sur l'avenir de son propre module décisionnel BW et sur le futur de son offre en matière de décisionnel. La business intelligence sera clairement développée désormais uniquement sur BO, qui gardera sa transversalité et sa capacité à se connecter à des produits non-SAP, mais BW sera maintenu au moins quinze ans, permettant ainsi une migration en douceur au fil des besoins métier réels.
Beaucoup de clients estiment ne pas utiliser à fond la maintenance standard
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La disparition, le premier janvier prochain, de l'offre de maintenance dite « standard » à 17% du coût initial des licences et son remplacement d'office par une offre à 22%, dite « enterprise support », passe plus difficilement. Même si Pascal Rialland a voulu démontrer à quel point la mariée était belle : des conseillers accessibles en permanence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, une prise en charge sous une heure avec un premier correctif sous quatre heures en cas de besoin, un engagement de niveau de service pour la solution SAP installée...
Sans préjuger des futurs résultats de l'étude du Sugen, beaucoup de clients disent déjà ne pas utiliser tout ce que leur apporte l'offre « standard ». Ils estiment donc que l'augmentation de services est inutile pour eux et qu'elle génère un surcoût important.
Devant la presse, le DG de SAP France a voulu se justifier davantage en mentionnant que certains clients, visiblement inconscients, ne voulaient pas couvrir convenablement par une maintenance de bon niveau leur installation SAP alors même que celle-ci était critique pour leur activité, obligeant (moralement ?) SAP à délivrer un service non-payé en cas de crash.
Les mesures d'économie de SAP sans impact sur les clients, assure Léo Apotheker
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En fin d'après-midi de cette première journée, Léo Apotheker, co-PDG de SAP, a su avoir recours à la magie d'un verbe séducteur pour apaiser les tensions Leo Apotheker a su avoir recours à la magie d'un verbe séducteur en fin de première journée pour apaiser les tensions sans vraiment apporter d'information nouvelle. Il a beaucoup insisté sur l'absence d'impact pour les clients de SAP des mesures d'économies décidées au sein de l'éditeur (dont des mesures sur l'emploi) et sur la solidité de l'entreprise.
Rendant également un hommage appuyé à « l'écosystème SAP », Léo Apotheker a défini le réseau de partenaires de l'éditeur comme une des raisons de son succès. Après tout, il est vrai que, dans un écosystème, il y en a qui mangent et d'autres qui sont mangés, surtout si leur activité de maintenance est assurée par un éditeur en mal de prestations complémentaires pour justifier ses augmentations de tarif.
« L'ancienne maintenance ne correspondait plus à notre monde »
A propos de la nouvelle maintenance, Léo Apotheker a souligné qu'elle proposait une couverture globale de la « plate-forme » SAP, y compris les applicatifs non réalisés par SAP (notamment les personnalisations). « L'ancienne maintenance, celle de l'époque de R/3, ne correspondait plus à notre monde où la flexibilité et la complexité sont la règle » a-t-il indiqué. Et la nouvelle maintenance comprendra un outil qui tracera les impacts des patchs afin de ne pas obliger à des tests de non-régression complets à chaque évolution ou correction mineures.
Mais cette approche « un seul service pour tout le monde » fait beaucoup grincer des dents parmi les utilisateurs et les dirigeants de l'USF ne se cachent pas de leur souhait d'un retour de l'éditeur à une variété dans son offre de maintenance, pour s'adapter aux besoins de chaque client.