Entre Amazon et le Pentagone, ce n'est plus chaud mais bouillant. Quelques semaines après le coup de frein à la mise en oeuvre du contrat JEDI à 10 milliards de dollars par la justice américaine, le géant du cloud et du e-commerce continue de jeter de l'huile sur le feu. « L'action corrective proposée par le DoD échoue aux tests de rationalité et d'équité, viole le large pouvoir discrétionnaire accordé à une agence pour remédier à une irrégularité d'approvisionnement, et suggère que le DoD cherche à prendre toute action corrective nécessaire pour réaffirmer son attribution préalable à Microsoft malgré les défauts matériels », a déclaré Amazon dans une plainte envoyée à la juge Patricia Campbell-Smith.
« Le gouvernement ne devrait pas être autorisé à abandonner les mesures correctives pour préserver l'illusion que Microsoft a offert le prix le plus bas tout en perpétuant simultanément des obstacles concurrentiels pour AWS, le seul offrant qui a soumis une proposition conforme éligible pour l'attribution. », précise le fournisseur de cloud.
Microsoft se défend
Amazon a notamment demandé au tribunal d'obliger le ministère de la Défense à réévaluer les propositions « en ce qui concerne toutes les erreurs identifiées par la plainte » et à lever la contrainte sur la capacité des deux sociétés à réviser leurs prix. Mais le géant US est donc bel et bien décidé à ne rien lâcher pour tenter de faire capoter le mégacontrat d'infrastructure cloud signé entre le Pentagone et Microsoft. Parmi les différents arguments avancés par la firme de Jeff Bezos début mars à l'encontre de ce choix, sont notamment mis en avant « une solution de stockage non conforme » ce qui n'a pas manqué de faire réagir Microsoft.
« La décision était en désaccord avec une seule conclusion technique du ministère de la Défense concernant le stockage des données dans le cadre de l'évaluation d'un sous-élément d'un scénario de prix. Bien qu'important, il y avait six scénarios de prix, chacun avec plusieurs sous-éléments, et huit facteurs techniques, chacun avec de nombreux sous-facteurs évalués pendant l'approvisionnement. La décision ne trouve aucune erreur dans l'évaluation du ministère de la Défense dans tout autre domaine du processus complexe et approfondi qui a abouti à l'attribution du contrat à Microsoft », a indiqué en réaction Frank Shaw, vice-président en charge de la communication de Microsoft.