Alors que le Mondial de l'Automobile de Paris s'achève, avec son lot de concept-cars autonomes et de véhicules automatiques pour lieux réservés, il est pertinent de se poser la question de tout ce que changeront ces voitures autonomes que l'on nous promet sous dix à vingt ans. C'est précisément ce qu'ont fait Hod Lipson et Melba Kurman. Leur ouvrage « Driverless », initialement publié par le MIT (Boston), vient d'être traduit par Fyp Editions sous le titre « Les voitures autonomes ». Il s'agit là d'un ouvrage de vulgarisation technologique. N'en attendez pas une description précise des algorithmes à utiliser pour fabriquer votre propre voiture autonome. Mais, à l'inverse, il veille à balayer toutes les technologies employées et comment celles-ci sont utilisées pour rendre un véhicule « intelligent ».
Un certain nombre d'idées reçues sont efficacement combattues avec une argumentation solide, notamment sur la brutalité d'une bascule aux véhicules autonomes ou, au contraire, sur la progressivité de l'évolution technique. Si la voiture autonome constitue réellement une disruption brutale, son adoption sera nécessairement lente. Les auteurs veillent surtout à voir ce que les voitures autonomes vont changer dans notre quotidien en termes d'habitudes de vie. Mais, et c'est là une énorme faiblesse, les modèles économiques ne sont pas du tout abordés. Une voiture autonome peut-elle et doit-elle être un véhicule privé ? L'émergence de cette technologie n'entraîne-t-elle pas forcément une bascule vers un système de transport collectif, via des véhicules à la demande ? Ces questions-là ne sont pas posées et manquent terriblement pour que l'ouvrage soit aussi complet qu'il s'annonce.