Un décret paru ce 23 novembre annonce la création à compter du 1er décembre 2023 d'un service à compétence nationale au sein du ministère de l'intérieur et des outre-mer dénommé commandement du ministère de l'intérieur dans le cyberespace aka ComCyberMi. A ne pas confondre avec le ComCyberGend, commandement de la gendarmerie dans le cyberespace, actuellement dirigé par Christophe Husson, dont la création remonte à 2021, mais qui doit « devenir » ComCyberMi en 2024 selon un récent avis de l'Assemblée nationale. « Ce commandement exerce ses missions pour le compte du ministre de l'Intérieur, en associant l'ensemble de ses services et en liaison étroite et constante avec les services du Premier ministre, du ministre de l'Economie et des Finances, du ministre des Affaires Etrangères, du ministre de la Justice et du ministre des Armées », peut-on lire dans le décret.
Bien que rattaché au ministère de l'Intérieur, le ComCyberMi sera en fait dirigé par un officier général de la gendarmerie nationale dont la nomination sera annoncée par décret présidentiel. Une situation qui montre à quel point l'Etat essaye tant bien que mal de ménager la chèvre et le chou en créant un service à compétence nationale (et non territorial) rattaché au ministère de l'Intérieur mais, en même temps, dirigé par un gendarme et dont une de ses composantes clés sera le ComCyberGend.
Elaborer la stratégie cybersécurité du ministère de l'Intérieur
Les missions du ComCyberMi seront variées et comprennent notamment les suivantes : élaborer la stratégie ministérielle de lutte contre la cybercriminalité, animer, coordonner et suivre sa mise en œuvre, produire un rapport annuel d'état de la cybermenace du ministère de l'Intérieur. Ou encore élaborer, actualiser et diffuser des contenus de formation destinés aux services de la gendarmerie et de la police nationales en matière de prévention et de lutte contre la cybercriminalité, et coordonner/assurer le suivi des actions de sensibilisations et de prévention des services du ministère de l'intérieur à destination des collectivités et des entreprises. Il assurera en outre une veille juridique à destination des services opérationnels.
A noter également la publication également au 23 novembre d'un autre décret créant à compter du 1er décembre aussi l'office anti-cybercriminalité (OFAC). Ce dernier est rattaché au directeur national de la police judiciaire et se substitue à la sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité et à l'office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC). Son rôle ? Renforcer la coordination opérationnelle des services de lutte contre la cybercriminalité.