Non, Comarch n’a plus rien d’un simple éditeur de GED. La société polonaise fondée en 1993 par le professeur Janusz Filipiak et quatre étudiants a aujourd’hui étendu son portefeuille aussi bien dans le domaine de l’ERP que des solutions de fidélisation et le CRM. Toujours avide d’explorer de nouveaux horizons Comarch, concentre aujourd’hui ses efforts sur le développement de solutions pour la santé, les smart cities et le cloud.
« Nous sommes aujourd’hui une grosse entreprise avec plus de 1 000 personnes qui travaillent sur la R&D. Il est normal que nous développions de nouveaux produits », explique avec un franc-parler non feint Janusz Filipiak, rencontré au siège de la société à Cracovie. Dans les domaines de la santé et des smart cities, développé depuis deux ans au sein de Comarch, il assure tout simplement vouloir devenir un leader mondial. Mais quand vient la question de l’avancement de l’offre healthcare, il répond calmement : « Pour l’instant, elle nous a couté 50 millions d’euros, dont 10 cette année sans rien nous rapporter ».
L’IoT pour doper les offres santé et smart cities
Le fondateur préfère donc prendre son temps. L’offre santé que développe aujourd’hui Comarch repose pour l’instant sur deux piliers, la dématérialisation du dossier de santé, évolution logique des offres de GED et d'EDI de l’éditeur, et la télémédecine. Des solutions qui nous avaient déjà été présentées lors d’un précédent voyage à Cracovie. Dans le domaine des smart cities, Comarch s’appuie déjà sur son savoir-faire dans le domaine du CRM et de la fidélisation pour proposer des applications permettant de répertorier et d’accéder aux différents services des villes (transports, commerces, évènements, etc). « Pour l’instant nous avons déployé ces solutions à Malaga, Cracovie et nous nous préparons à le faire à Dubaï », déclare Janusz Filipiak. A noter que si à Dubaï, l’éditeur a répondu à un appel d’offre à Malaga et Cracovie, Comarch a pris seul l’initiative de développer ses offres. « Le problème avec les acteurs publics c’est que tout prend du temps. Nous avons préféré y aller seul et proposer le service à la ville une fois celui-ci opérationnel », explique, non sans un certain amusement, Janusz Filipiak.
Afin d’accélérer le développement de cette offre, l’éditeur mise énormément sur l’IoT qui doit également servir l’ensemble de son portefeuille, aussi bien dans le domaine de l’ERP que de la fidélisation (la société fabrique ses propres beacon) ou de la santé. C’est d’ailleurs pour ça que l’éditeur a construit sur son campus son propre laboratoire IoT qui assure la conception, le prototypage et la fabrication des terminaux. « Nous contrôlons aujourd’hui toute notre chaine de valeur et de conception. C’est important pour aller vite » se réjouie Janusz Tilipiak. Pour la connectivité il compte développer des compatibilités avec les réseaux LoRa et Sigfox même s’il ne cache pas une certaine préférence pour le premier.
Un datacenter français
Sur le marché français, où les solutions ERP et de fidélisation représentent la majeure partie de l’activité, les offres smart cities devraient être poussées dans les prochains mois. Mais la principale nouveauté à noter sur ce marché est l’ouverture d’un datacenter à Lille au mois de septembre. Il va non seulement porter les offres SaaS de l’éditeur mais lui permettra également de proposer des offres PaaS et IaaS. « Historiquement, nous utilisons nos datacenters [6 actuellement en Europe] pour supporter nos projets et proposer des solutions d’hébergement à nos clients. Mais nous allons aussi développer une offre de IaaS plus classique », explique Mathieu Lacroix, directeur marketing et communication de Comarch France, notamment en charge de l’offre ICT.
A ces fins, Comarch va d’ailleurs déployer un environnement OpenStack sur ses infrastructures dans les prochains mois. « Habituellement, nous travaillons avec des environnements VMware. Avec OpenStack, nous allons gagner en flexibilité, tant au niveau de l’infrastructure que des coûts », explique Martin Geroch, le responsable des infrastructures de Comarch. L’implantation d’un datacenter en France va aussi répondre au besoin de localisation des données. « C’est une requête de plus en plus fréquente de nos clients, d’autant plus que cette infrastructure portera l’ensemble de notre portefeuille de solutions SaaS, aussi bien pour le CRM, l’ERP que la fidélisation », témoigne Mathieu Lacroix.