Dans un premier temps annoncée à destination des administrations françaises et des institutions publiques, l'offre de Cloudwatt s'est vite étendue aux petites et moyennes entreprises. "Nous nous adressons à l'ensemble du marché, du grand compte à la petite entreprise", précisait d'ailleurs ce matin Patrick Starck, président de Cloudwatt. Un positionnement sur le marché qui provoque de nombreux remous dans le petit monde du cloud français, les entreprises offrant déjà ce type de service aux PME criant au scandale pour une concurrence qu'ils jugent déloyale, financement de l'Etat oblige. Mais pour P.Starck, aucune raison pour ces acteurs de s'inquiéter, il ne les considère en effet pas comme des concurrents. "Le marché est en plein essor et tout le monde y aura sa place", affirme-t-il. "La plupart des entreprises françaises présentes dans le milieu sont des hébergeurs informatiques dont le cloud ne représente qu'une faible part de leur activité", déclare-t-il. "Avec Cloudwatt, nous avons fait le choix de ne proposer que des services de cloud computing pour la simple et bonne raison que nous ne croyons pas en l'avenir de l'hébergement informatique, ce marché est voué à disparaître. Nous ne savons pas quand, mais nous en sommes persuadés", martèle-t-il. Nous souhaitons mettre à disposition de nos clients un service de cloud de nature industrielle, alors que les entreprises actuellement présentes sur le marché visent un marché de niches; nos services sont complémentaires".
Cloudwatt: déterminé à s'imposer dans le monde du cloud
Selon le président de l'entreprise, pour faire partie des grands noms de la 5ème révolution informatique que représente l'émergence du cloud computing, de lourds moyens étaient indispensables et l'Etat a su repérer l'opportunité qui se présentait à lui. "Cette décision de l'Etat de financer un tel projet s'explique par une volonté de victoire", affirme-t-il. Pour le président de Cloudwatt, au cours des 40 dernières années, la France et l'Europe sont en effet passées à côté des 4 révolutions majeures de l'informatique. Celles des mainframes, tout d'abord, puis celle de la mini-informatique suivie par celle de la micro informatique et enfin, celle de l'Internet dans les années 90/2000. "Citez moi un seul acteur européen ayant survécu à ces révolutions", lance-t-il. "Il n'y en a aucun : eBay, Google, Amazon ou encore Yahoo sont tous américains". Une donnée que le président de Cloudwatt est déterminé à faire changer. "Les cartes sont redistribuées" et la société semble bien décidée à saisir l'opportunité qui se présente. Pourtant, face aux investissement massifs qui se comptent en milliards de dollars outre-Atlantique, les investissements français semblent faire bien pâle figure. Pas de quoi inquiéter P. Starck: "Avec les moyens qui nous sont aujourd'hui donnés, la France est notre premier terrain d'attaque; mais nous sommes ouverts à l'entrée au capital de Cloudwatt d'autres acteurs européens afin de mieux aborder ce marché", précise-t-il, rappelant que sa principale mission est de généraliser l'utilisation du cloud en France puis en Europe, en rassurant les entreprises frileuses, redoutant principalement la compromission de leurs données par des lois américaines telles que le Patriot Act.
Se différencier des offres déjà existantes
Pour se différencier de l'offre de Numergy, qui signait déjà ce matin son premier contrat avec le groupe Success, Cloudwatt compte respecter trois caractéristiques: un paiement à l'usage, une grande élasticité de services "prêts à utiliser" et un accès au marché de manière hybride (directe/E-commerce et indirecte). "Notre but est de proposer des services de cloud à l'échelle industrielle, telle qu'une centrale nucléaire peut proposer de l'éléctricité à de nombreux types de clients. Notre but est de produire en grand volume et au coût le plus bas des services standards". Interrogé sur le choc entre les offres d'Orange et les offres de Cloudwatt, Patrick Starck précise: "Thales et Orange se positionnent sur des niches de marché à faible volume et forte valeur ajoutée. Leurs services n'ont donc rien à voir avec ceux qui seront proposés par Cloudwatt et il se pourrait même qu'ils soient de futurs clients pour fournir leurs propres offres".Â
Cloudwatt adhère à la fondation Openstack
Côté architecture, Cloudwatt a choisi de se baser sur des solutions OpenSource et a notamment adhéré à l'OpenStack foundation en devenant l'un des deux seuls sponsors européens (tous deux français) avec eNovance -d'ailleurs choisi par Cloudwatt pour l'accompagner dans son développement européen- au milieu de géants américains tels que Red Hat ou IBM. Un choix censé garantir l'indépendance par rapport à une architecture propriétaire. "Nous tenons à opter pour les solutions les plus efficaces et les plus pérennes. C'est pourquoi nous avons décidé d'utiliser autant que possible des logiciels Open Source". Patrick Starck précise d'ailleurs qu'il en sera de même pour les datacenters de l'entreprise. Pour son lancement, Cloudwatt se basera donc sur le centre de calcul d'Orange de Val de Rueil, dont une partie des locaux sera dédié à Cloudwatt. Un second datacenter devrait ensuite être loué pour permettre au projet de se développer.
A terme, d'ici 5 ans, Cloudwatt espère figurer à la première place du classement des infrastructures de cloud computing en France avec un chiffre d'affaire avoisinant les 500 millions d'euros et des effectifs allant de 300 à 500 personnes en emploi direct, soit 600 à 1 000 en emplois induits.