Mis au pied du mur après une fusion ratée avec Hortonworks et des prévisions financières 2020 en berne, Cloudera chercherait-il réconfort et soutien auprès de la communauté open source ? C'est ce que l'on serait tenté de croire avec la dernière annonce du spécialiste en solutions big data de faire évoluer sa politique de licence qui caresse les développeurs dans le sens du poil en ne durcissant pas les règles de contrôle d'utilisation de licence open source. « Notre logiciel sera disponible sous une licence validée par l'OSI, soit Apache v2 (ASL) ou la licence publique générale GNU Affero v3 (AGPL) », fait savoir Cloudera.
Pour y avoir accès, les utilisateurs devront les télécharger dans le cadre d'un contrat d'abonnement conclu avec l'éditeur qui sera distinct de la licence logicielle open source elle-même. « Ce contrat comprendra les termes régissant la fourniture de services d'assistance, de conseil et de formation », poursuit Cloudera. La licence Apache 2 facilite la copie et l'utilisation de logiciels libres alors que l'AGPL nécessite d'utiliser du code logiciel ouvert sous GPL. Aux yeux de Patrick McFadin, vice président des relations développeurs de DataStax interrogé par notre confrère CBR, Cloudera a plutôt bien joué sur ce coup : « AGPL est un choix intéressant. C’est la licence initialement conçue dans le monde du logiciel en tant que service. Pas aussi flagrant que certains des autres changements récents de licences. Ce qu'ils vont passer à AGPL pourrait être révélateur. »
Des règles en vigueur à compter de septembre 2019
Il y a un an, Red Hat avait également fait évoluer son mode de licencing vers la GPLv3 qui se montre, toutes choses égales par ailleurs, plus conciliante que les GPLv2 et LGPLv2.x envers les développeurs enfreignant la propriété intellectuelle de licences open source en leur concédant un répit pour ajuster le tir sur des périodes de 30 ou 60 jours. En agissant dans le sillage de Red Hat, Cloudera espère se différencier d'autres acteurs comme Redis, Elastic ou encore MongoDB avec SSPL qui a fait machine arrière sur la GNU AGPLv3.
Les nouvelles règles mises en place par Cloudera entreront en vigueur à compter de septembre 2019 concernant la souscription de l'abonnement sachant que février 2020 constitue l'échéance à partir de laquelle tous les produits Cloudera seront proposés sous licence ASL ou AGPL. « A l'heure actuelle, les services et applications DataPlane (DLM, DSS, DAS, etc.) et certains composants DataFlow sont sous licence AGPL. À l'avenir, la majeure partie du CDP et de Cloudera Runtime seront sous licence ASL. Nous partagerons des informations sur les composants sous licence ASL par rapport à AGPL au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la publication du logiciel CDP, plus tard cette année », précise Cloudera.
Des contrats d'abonnement gratuits sans support
En ce qui concerne l'abonnement, Cloudera à apporter les précisions suivantes : « Les clients actuels n'auront pas besoin de signer de nouveaux contrats à la suite de ce changement. Les accords d’abonnement existants seront mis à jour et les nouvelles conditions relatives à ces règles seront nécessaires pour accéder aux produits Cloudera ». A noter que des contrats d'abonnement gratuits seront proposés mais sans support, maintenance, mises à jour et correctifs de sécurité.