Les résultats de l'enquête Où en est l'industrialisation de l'IT à l'ère du cloud ? ont montré que les bonnes pratiques menant à l'hybride IT étaient loin d'être adoptées ou même souhaitées dans les entreprises françaises. Ils ont été dévoilés en avant-première en ouverture de la Matinée Stratégique intitulée « Choisir l'hybride IT : Gagnez en souplesse et robustesse en industrialisant votre SI » organisée par CIO le Mardi 28 mars 2017 au Centre d'affaires Paris Trocadéro.
Les témoignages de la Société Générale, du Crédit Agricole, de PSA Peugeot Citroën et de la DINSIC ont pourtant permis de mettre en avant les bonnes pratiques autant que les bénéfices du passage à l'Hybride IT. La conférence a été réalisée en partenariat avec Aciernet, Antemeta, Capgemini Sogeti, Dell EMC, Infovista et Skyhigh. Le cabinet Beijaflore a, quant à lui, communiqué un état du marché.
Les bonnes pratiques au service de la transformation de la DSI
Pour Eric Chicha, Global Service Director chez Dell EMC France, la transformation IT conforme aux bonnes pratiques va être poussée par l'évolution réglementaire. « GDPR va être encore une source de complexité pour l'adoption du cloud public » a-t-il ainsi reconnu. Les banques, poussées par d'autres réglementations en plus de GDPR, sont particulièrement actives dans ces chantiers et Dell EMC en accompagne ainsi plusieurs dont deux exemples de programmes de transformation ont été présentées par Eric Chicha. Il s'agit en effet, malgré le contexte réglementaire particulièrement contraignant, d'accroître le service utilisateur en même temps que la disponibilité et la flexibilité ainsi que, bien entendu, de réduire les coûts en migrant le Legacy.
Eric Chicha, Global Service Director chez Dell EMC France, est intervenu sur « Les bonnes pratiques de la transformation IT ».
« Nous constatons une augmentation du nombre de projets dans le cloud mais seules quelques organisations parviennent à en tirer le meilleur » a poursuivi Hugues Marlin, Manager du cabinet Beijaflore. Et, évidemment, ce meilleur, c'est l'hybride IT qui combine les différents types d'informatique, du Legacy au cloud public en passant par le cloud privé. Cela suppose une parfaite interopérabilité entre les différentes solutions disponibles qui ont été présentées par Hugues Marlin. Mais, pour lui, la principale difficulté est de justifier les projets d'un point de vue retour sur investissement : « il est difficile de convertir en euros les gains d'agilité ».
Hugues Marlin, Manager du cabinet Beijaflore, a détaillé le marché de l'hybride IT aujourd'hui.
Un besoin de simplicité
Toutes ces complexités tant réglementaires que de calcul de ROI ne facilitent pas une adoption d'une hybride IT selon les bons standards. « Le but est de faire en sorte qu'agilité et innovation soient plus simples » a plaidé Pierre Ferreira, Regional Business Manager, South EMEA - Cloud Management chez Vmware. Mais cette simplicité doit être dans un cadre maîtrisé ! En effet, les métiers peuvent souscrire à du cloud public avec une carte bancaire mais il n'y a plus dès lors ni maîtrise des coûts ni garantie de conformité réglementaire, sans oublier le retour de silos technologiques. Or le besoin est de disposer d'applications en ubiquité mais sécurisées. Une réponse peut être une virtualisation transverse entre tous les clouds.
Pierre Ferreira, Regional Business Manager, South EMEA - Cloud Management chez Vmware, a expliqué : « Liberté et contrôle : une nouvelle ère dans le Cloud ».
L'hybride IT permet ainsi de tenir les promesses du cloud. C'est ce qu'ont montré les témoignages de Noël Cavaliere, Directeur infrastructure chez PSA Peugeot Citroen, et de Philippe Sersot, DGA de Crédit Agricole SILCA, sur la table ronde les réunissant.
La table ronde « Tenir les promesses du cloud » a réuni (de droite à gauche) Noël Cavaliere, Directeur infrastructure chez PSA Peugeot Citroen, et Philippe Sersot, DGA de Crédit Agricole SILCA.
Une approche service et souveraine
Les fameuses contraintes réglementaires favorisent le recours à des prestataires nationaux. Mais la nationalité n'est évidemment pas le coeur des raisons qui poussent à choisir tel ou tel acteur. Pour Raphael Feddawi, Directeur Avant-Vente Spécialiste Cloud Hybride chez AntemetA, « le cloud provider n'est pas fournisseur de technologies mais de services en proposant une approche techniquement agnostique, polymorphe et à base d'interopérabilité. » Le cloud bouscule de fait les règles de l'achat IT, notamment le SaaS, qui peut être acheté en autonomie par les métiers sans même consulter la DSI ou la direction des achats, négligeant des coûts cachés et toutes sortes de contraintes techniques ou juridiques. « Le vrai cloud, c'est d'aller au delà de l'infrastructure convergée interne en intégrant des briques à valeur ajoutée pour lutter contre le Shadow IT, bref une infrastructure hybride associant autant le Legacy que le cloud externe ou interne » a ainsi plaidé Raphael Feddawi.
« Le cloud hybride : la vision d'un cloud provider Français » a été défendue par Raphael Feddawi, Directeur Avant-Vente Spécialiste Cloud Hybride chez Antemeta.
Plutôt qu'un match dangereux, un travail d'équipe sécurisé
Mais mener cette hybridation pose alors la question de la gouvernance des différentes portions de l'infrastructure. Comment procéder pour garder sa sérénité ? « Il n'y a pas de match cloud public / cloud privé car il faut les deux » a jugé Joël Mollo, Directeur Régional Europe du Sud & Middle East chez Skyhigh Networks. Mais la sécurité est évidemment la principale source d'appréhension. Il faut donc gérer le cryptage des données, l'identification d'accès... avec des services qui se multiplient, parfois anarchiquement, avec en premiers lieux Office365, Salesforce ou Box. Après une cartographie des usages réels (en moyenne 1500 services cloud utilisés par entreprise), c'est l'ensemble des recours au cloud qui doit être gouverné, sécurisé et maîtrisé à partir d'un point unique.
« Comment appréhender sereinement la gouvernance du Cloud ? » s'est interrogé Joël Mollo, Directeur Régional Europe du Sud & Middle East chez Skyhigh Networks.
Parmi les grands acteurs confrontés à toutes ces difficultés, nous l'avons dit, il y a les banques. Le grand témoin de la matinée a été Carlos Goncalves, directeur des infrastructures informatiques du groupe Société Générale. Son défi a été de mener une refonte globale et moderne de l'IT du groupe tout en garantissant une absolue conformité réglementaire.
Le Grand Témoin de la matinée a été Carlos Goncalves, directeur des infrastructures informatiques du groupe Société Générale.
Accéder au cloud de partout
Parmi les avantages du cloud, il y a le fait d'accéder à son contenu et ses services de partout. Mais encore faut-il que les réseaux le permettent ! Leur performance est la clé du véritable ATAWAD (Anything, anywhere, any device : tout, partout et sur tout terminal). « Et quand on offre un accès wi-fi à ses clients, dans son magasin, il est évident que les usages ne sont plus du tout maîtrisés » a souligné Sylvain Quartier, Senior Vice President, Product Strategy Enterprises chez InfoVista. Sans aller jusque là, la gouvernance des réseaux doit amener à une hybride IT qui s'étend aussi aux réseaux.
Sylvain Quartier, Senior Vice President, Product Strategy Enterprises chez InfoVista a demandé : « quelle stratégie réseaux pour l'entreprise digitale ? »
L'intégration des différents éléments de l'hybride IT, cloud et réseaux, en tenant compte de toutes les contraintes, internes et externes, techniques, réglementaires et humaines, était le sujet de la deuxième table ronde de la matinée. Elle a réuni Alain Merle, Directeur du Programme de Transformation des Centres Informatiques à la DINSIC, et Philippe Sersot, DGA de Crédit Agricole SILCA.
La table Ronde « Intégrer l'hybride IT » a réuni Alain Merle, Directeur du Programme de Transformation des Centres Informatiques à la DINSIC, et Philippe Sersot, DGA de Crédit Agricole SILCA.
Le cloud, le nouveau standard par défaut
Les DSI n'ont en effet plus le choix. Le nouveau standard est le cloud, qui doit être envisagé en premier lieu pour tous les développements. Mais l'existant, même on premise, doit être intégré à ce nouveau standard. « La question n'est plus cloud ou pas cloud mais comment y basculer » a rappelé Thomas Sarrazin, CTO Cloud Infrastructure France, chez Capgemini Sogeti. Son collègue Eric Kobi, Responsable des Offres Cloud Infrastructure France, s'est cependant voulu rassurant : « le marché évolue, des solutions apparaissent. » Mais, malheureusement, pour constater des gains, notamment en agilité, il faut mener tous les chantiers de front, applicatifs comme d'infrastructures.
« L'hybride IT, clef de voûte de toute transformation Digitale » ont jugé (de droite à gauche) Eric Kobi, Responsable des Offres Cloud Infrastructure France et Thomas Sarrazin, CTO Cloud Infrastructure France, chez Capgemini Sogeti.