La huitième édition du Global Tech Outlook, un rapport de l'éditeur Red Hat sondant les professionnels IT sur la transformation numérique et la stratégie cloud de leur entreprise, montre qu'une majorité des organisations ont engagé leur transformation numérique. Elle révèle également certaines tendances de fond en matière de stratégie cloud et d'investissements IT.
Les réponses témoignent tout d'abord que le cloud hybride reste l'approche privilégiée des organisations. Celui-ci est en effet mis en oeuvre par 30% des 1341 sondés, en hausse de trois points par rapport à 2020. Le multicloud ne représente que 13% des réponses, mais il progresse lui aussi, passant de 11% à 13% sur 2021. À l'inverse, les stratégies de cloud privé ou de cloud public montrent des signes de ralentissement, passant respectivement de 17% à 14% pour les premières et de 10% à 9% pour les secondes, avec toutefois 12% des répondants en train de standardiser leurs déploiements sur un seul cloud public (un taux stable entre 2020 et 2021). Enfin, environ un cinquième des entreprises (18%) sont toujours en réflexion sur leur stratégie et 5% n'ont pas de stratégie cloud.
La sécurité, priorité des investissements IT
Ces infrastructures cloud accueillent des parcs applicatifs qui demeurent conséquents. Si les applications SaaS représentent en moyenne 58% du portefeuille des répondants, celles gérées par l'entreprise représentent 42%. Parmi ces applicatifs gérés en propre, 44% tournent sur un cloud hybride en 2021 (+ 4 points par rapport à 2020), 37% sur des datacenters internes et 19% sur du cloud public. Les principales raisons pour lesquelles les organisations conservent des applications hébergées on-premise sont la protection des données sensibles (citée par 43% des répondants) et la sécurité globale des données (39%), 30% des sondés mettant toutefois en avant des bénéfices en termes de coûts. Pour le recours au cloud public, c'est la sécurité globale qui arrive en tête (32%), suivie par la protection des données sensibles (30%) et l'agilité (28%).
Interrogés sur leurs priorités en matière d'investissements technologiques pour 2022, pratiquement la moitié des répondants (46%) citent la sécurité IT. Plus en détail, les investissements de sécurité s'orientent d'abord vers la sécurité du réseau, même si une légère baisse s'observe par rapport à 2020 (38% en 2021 contre 42% l'année précédente). La part de la sécurité cloud reste quasi stable (37% versus 38%), la protection des données diminue faiblement (30% versus 34%) tandis que la gestion des vulnérabilités grimpe, passant de 21% à 27%. Parmi les autres priorités pour les investissements IT, le management cloud et IT arrive en deuxième position, cité par 38%, et l'infrastructure cloud en troisième (35%). Enfin, l'automatisation des opérations IT intéresse 28% des répondants dans l'échelle des priorités IT globales, mais elle vient en seconde place quand il s'agit d'optimiser l'existant (38% versus 32% en 2020), suivant de près la modernisation des applications (42%).
Se transformer pour innover
En dehors des priorités purement technologiques, le développement des compétences apparaît comme un enjeu essentiel. Cette année, 37% des répondants ont mentionné la formation technique (contre 33% en 2020) et 32% la formation managériale et sur les processus (contre 28% en 2020) comme autres domaines d'investissements. Le manque de compétences et la pénurie de talents sont en effet les premiers freins à la transformation numérique, cités par 26% des participants, devant la dette technique et les enjeux d'intégration (tous deux à 23%).
L'innovation est le bénéfice le plus recherché par les 87% de répondants déjà engagés dans leur transformation numérique, quelle que soit l'étape où ils en sont. En revanche, chez ceux qui l'ont mise en pause (3%), pas encore vraiment commencée (8%) ou qui n'ont pas de plans (2%), la simplicité et les gains financiers devancent l'innovation. Reflétant cette quête majoritaire d'innovation, 53% des répondants prévoient d'investir dans les technologies d'intelligence artificielle et de machine learning en 2022, en hausse de 3 points par rapport à 2021. L'IoT (Internet des objets) intéresse également près de la moitié des participants (49% contre 47% en 2020). Il est intéressant de noter la forte progression du serverless et des architectures FaaS (Function-as-a-Service) computing, mentionnés par 40% contre 34% l'année précédente.