L’offre managée ajoutée par Oracle à sa plateforme Cloud@Customer va donner la capacité aux entreprises d’exécuter des applications sur une infrastructure propriétaire optimisée dans leurs propres datacenters pour répondre aux réglementations relatives à la localisation et à la sécurité des données et satisfaire aux exigences de faible latence. Dénommée Compute Cloud@Customer, l’offre fonctionne sur le même hardware optimisé que l'offre Exadata Cloud@Customer du fournisseur, utilisée pour exécuter Autonomous Database Service et Exadata Database Service dans les datacenters d'entreprise. Le fournisseur précise que le matériel coûtera environ 10 000 $ HT et que l'infrastructure sera gérée et exploitée par lui-même.
« Les entreprises pourront utiliser la console Oracle Cloud Infrastructure (OCI) et d'autres outils pour contrôler la localité des données, la réplication et les sauvegardes, de même que la consommation locale des services OCI », a déclaré big red. Les entreprises pourront choisir parmi les 100 services et plus de l’offre OCI en fonction de leurs besoins. « Cependant, elles devront payer pour les services OCI qu'elles consomment », a déclaré l’éditeur, ajoutant que la tarification sera la même que celle des services consommés dans le cadre du cloud public Gen 2 des services OCI. Les entreprises pourront également utiliser les mêmes crédits (Universal Credits) pour consommer les services OCI publics et sur site.
Une tarification avantageuse pour contrer la concurrence
Selon Ron Westfall, directeur de recherche au Futurum Group, comparé aux offres concurrentes, le tarif de l’offre Oracle Compute Cloud@Customer est avantageux. « Le nouveau service pourrait aider Oracle à élargir son marché du cloud adressable en rivalisant de front avec les produits sur site d'entreprises comme AWS, Azure et Google Cloud », a déclaré M. Westfall. Le tarif de Compute Cloud@Customer est de 53 dollars HT par cœur et par mois, contre 143 dollars HT et 84 dollars HT par cœur et par mois respectivement pour les offres concurrentes Outposts d’AWS et Distributed Cloud Edge de Google. Selon Dave McCarthy, vice-président de la recherche d'IDC, cette offre sur site devrait aussi générer une forte croissance sur le marché de l'infrastructure en tant que service (IaaS) dédiée au cloud. Selon IDC, ce marché devrait atteindre 20,5 milliards de dollars en 2026, avec un taux de croissance annuel composé de 112 %.
« Les entreprises ont compris que toutes les charges de travail ne fonctionnent pas de manière optimale dans une région de cloud public. Dans le même temps, elles ont investi dans la modernisation des applications avec des architectures cloud natives. L'IaaS dédiée au cloud permet aux entreprises de conserver ces investissements tout en leur offrant des options de déploiement plus flexibles », a encore déclaré M. McCarthy. Dave McCarthy et Ron Westfall pensent que les entreprises déjà abonnées à Exadata Cloud@Customer adopteront la nouvelle offre de calcul, et s’attendent à un effet de levier considérable. « L'adoption d'Exadata Cloud@Customer est massive, car il est disponible pour les clients d'Oracle depuis 2008 et sur Oracle Cloud Infrastructure depuis 2015. Sauf erreur, plus de 80 % des entreprises du classement Fortune 1000 utilisent Exadata », a déclaré M. Westfall. Selon M. McCarthy, la prise en charge par Oracle d'une connexion directe à large bande passante entre Exadata et Compute Cloud@Customer est une autre raison de cet engouement.
Une alternative à la région cloud dédiée d'Oracle
« On peut aussi considérer l’offre Compute Cloud@Customer d'Oracle comme une alternative à la région cloud dédiée du fournisseur, qui offre une parité de services complète avec les régions publiques », a déclaré M. McCarthy. « En revanche, le service OCI Compute Cloud@Customer peut être déployé en plus petits incréments avec un sous-ensemble de services à un prix inférieur », a ajouté M. McCarthy. Le service a été lancé comme alternative à l'offre de régions cloud dédiées d'Oracle après la forte demande de région dédiée de la part de nombreuses entreprises, mais elles n’ont pas rempli les conditions d'éligibilité nécessaires à la mise en place d'une telle région. La nouvelle offre, qui a été généralisée, a été présentée pour la première fois en juillet de l'année dernière.