Lors d'une journée spéciale cloud et secteur public à la Maison de la Chimie à Paris, de nombreux responsables informatiques travaillant pour des universités, des collectivités territoriales, des établissements publics et des administrations d'Etat se sont frottés aux solutions proposées par Big Blue pour évoluer vers le cloud. Lors d'un déjeuner, quelques journalistes ont pu discuter de ces questions avec Philippe Jarre, directeur général IBM Global Technology Services qui a succédé à Nicolas Sekkaki, et Éric Cabos, directeur de l'activité secteur public chez IBM. Une discussion informelle, l'occasion d'échanger librement sur ce sujet d'actualité.
Première étape, le secteur public doit savoir pourquoi elle veut aller vers le cloud nous explique Philippe Jarre. Souplesse à l'usage bien sûr mais également réduction des coûts de déploiement applicatif et meilleur partage des ressources. « Si l'état français n'est pas prêt de devenir, comme en Chine, un fournisseur d'infrastructure pour les start-ups, le cloud est un des domaines qui pourrait muscler la France. Notamment au niveau des collectivités territoriales pour redonner un coup de fouet à un bassin d'emplois. » Au coeur de ce dispositif, on trouve bien sûr des infrastructures informatiques, Philippe Jarre n'était pas pour rien auparavant responsable de l'activité datacenter monde chez IBM.
Pour Éric Cabos, les services publics ont déjà réalisé un grand nombre de choses pour améliorer leurs relations avec les usagers. « Des restructurations sont encore nécessaires pour améliorer les systèmes, mais le mouvement est engagé vers une meilleure optimisation des ressources. Deux à trois années sont encore nécessaires pour passer au cloud. Il s'agit d'un investissement majeur en terme d'infrastructures. »
En illustration, Philippe Jarre, directeur général Global Technology Services, IBM France
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Il y a trois à quatre ans, IBM commençait à répondre aux demandes des entreprises privées pour le cloud et a mis à disposition ses capacités et ses solutions pour accompagner l'évolution. Mais aujourd'hui les datacenters publics n'offrent pas encore les conditions d'accès nécessaires pour assurer la résilience propre aux infrastructures clouds. En effet grâce à sa résilience, une infrastructure cloud peut être utilisée de manière préemptive pour transférer des fichiers en cas d'incident informatique, ce qui permet d'éviter toute perte de données et d'accélérer le processus de reprise.
À la question de savoir ce qui coince dans le secteur public pour passer au cloud, Éric Cabos répond sans détour: « la rationalisation, l'argent, l'effort et le temps ». Actuellement les administrations françaises partagent peu leurs moyens informatiques, mais le cloud est une opportunité de remettre l'ouvrage sur le métier. « Il s'agit bien d'une excellente excuse pour se remettre au travail. Je crois par exemple aux initiatives clouds des campus universitaires qui pourront plus facilement proposer des postes de travail à jour, aux collectivités territoriales, aux retraites complémentaires » explique Éric Cabos. « Nous avons beaucoup de discussions et d'études avec les administrations, mais pas encore de projets » ajoute Philippe Jarre. « Certains domaines sont plus accessibles que d'autres, comme la collaboration et le poste de travail, mais tous les grands ministères, les affaires sociales par exemple, s'intéressent au cloud». « On pourrait envisager qu'une administration développe une expertise et la mette au service des autres via un service cloud », précise Éric Cabos. « Et si le cloud pour le secteur public sera tout d'abord privé, le concept de cloud hybrides est un passage obligé pour offrir des services aux autres branches de l'Etat ». Sauf que le statut juridique du secteur public interdit pour l'instant ce genre de bonnes pratiques et que les appels d'offre de services sont encore extrêmement cadrés. Alors oui aux clouds, mais pas encore au partage de ressources entre les différentes administrations.