Pour se distinguer des systèmes de partage de fichiers grand public qui offrent aussi des solutions d'échange de données bon marché aux entreprises, Citrix a dû élaborer une feuille de route claire pour Sharefile. En premier lieu, le chiffrement des métadonnées proposé par le service sécurisé de partage et de synchronisation de fichiers à l'échelle de l'entreprise permet de réduire le risque de pertes de données. Ensuite, Citrix Sharefile prend en charge les mises à jour et s'engage à offrir la facilité d'utilisation qu'attendent les salariés, apportant aux DSI une certaine tranquillité d'esprit. Enfin, le vendeur ajoute à son offre une application mobile qui permet aux salariés d'ouvrir des documents Word et de signer des documents PDF quand ils sont en déplacement. Fruit de l'acquisition, l'année dernière, de Bite Squared, l'application de Citrix est disponible depuis hier dans la boutique Google Play. Une application pour iPad suivra.
Citrix finit par ailleurs de mettre au point un service de chiffrement de métadonnées pour son service de stockage flexible des données StorageZones. Ce service, qui sera déployé dans les prochains mois, permettra à l'entreprise de stocker les données dans l'emplacement de son choix, sur site, dans le cloud, ou de combiner les deux. « Le système repose sur un petit composant, équivalent à un proxy, que les entreprises pourront installer sur site. Tous les appels émis par leurs applications mobiles et autres cartes de circuit passeront par ce proxy. Les données acheminées vers le datacenter de Citrix seront chiffrées. L'interface utilisateur de l'application tournera dans le cloud et Citrix pourra faire des mises à jour rapides pour satisfaire la demande des utilisateurs. Mais le fournisseur n'aura pas accès aux données cryptées dans son cloud », a déclaré à nos confrères d'IDG Jess Lipson, VP & GM Data Sharing de Citrix et fondateur de ShareFile. Le déploiement de la version bêta sera réalisé dans les prochains mois et certains clients, dont il n'a pas révélé le nom, ont déjà demandé à pouvoir l'utiliser.
Les limites du partage dans le cloud
Citrix a acquis ShareFile en 2011 pour entrer sur le marché du data sharing dans le cloud, mais, pour conserver un avantage sur la concurrence, l'éditeur doit continuer à innover. Jess Lipson a admis que le secteur PME de Citrix était menacé par des services cloud grand public comme Dropbox, Google Drive et One Drive. C'est la raison pour laquelle il cherche à se spécialiser dans certains secteurs verticaux. « Nous avons la conviction que, sur le long terme, les flux de documents et des activités à plus grande valeur ajoutée vont valoriser notre marché. Le marché du strict stockage dans le cloud se banalise et il devient très difficile de le rentabiliser. C'est pourquoi, ces dernières années, nous avons spécifiquement mis l'accent sur les flux de travail verticaux », a-t-il déclaré.
« Le partage de fichiers dans le cloud est un problème complexe que les entreprises commencent tout juste à prendre en main », a expliqué le dirigeant de Citrix. « La barre est très haute, parce que les salariés ont pris l'habitude d'utiliser Dropbox. Et même si nous apportons une solution hautement sécurisée, les salariés recherchent en priorité la convivialité. Le véritable défi est d'offrir aux administrateurs IT tous les éléments de sécurité dont ils ont besoin - comme le reporting et le recording par exemple. Mais le service doit rester éminemment attractif en terme de « look and feel » », a-t-il ajouté. « Les entreprises découvrent ce nouveau domaine. Elles réalisent qu'elles doivent aller vers le cloud et qu'elles ont besoin d'outils aussi faciles à utiliser que Facebook, Twitter et Dropbox. Elles voient aussi que ces outils sont mis à jour toutes les semaines voire tous les jours ». Comparativement, leurs anciennes solutions sur site, mises à jour tous les trois à cinq ans, ne répondent plus vraiment aux attentes des salariés. « Les entreprises constatent que le pouvoir s'est déplacé, mais elles ne sont pas encore sûres de savoir comment gérer le compromis entre sécurité et usage. D'ici quelques années, les bases seront plus établies, mais nous n'en sommes qu'aux prémices », a encore déclaré Jess Lipson. Les entreprises européennes peuvent utiliser une version sharefile.eu. Elle permet aux DSI de stocker leurs données dans des zones de proximité et de répondre aux contraintes réglementaires en matière de protection de la vie privée et de souveraineté.