Hier, David Shaw, juge administratif de la Commission du commerce international (International Trade Commission - ITC) des États-Unis a estimé qu’Arista Networks avait bien violé trois brevets relatifs aux technologies réseau de Cisco. Si la Commission confirme ces conclusions, les conséquences pourraient être très problématiques pour l’acteur en plein essor sur le marché des switchs haut de gamme pour datacenters.
Deux autres procès à venir
C’est en décembre 2014 que Cisco a porté plainte contre Arista. L’équipementier reprochait à la startup de la Silicon Valley de violer 14 brevets dans son système d'exploitation Arista Extensible Operating System (EOS). La bataille juridique se poursuit, puisqu’il y aura probablement deux autres procès devant une Cour fédérale en plus de l’action menée auprès de l'ITC. Hier, dans un blog, l’avocat principal de Cisco, Mark Chandler, a précisé qu’en avril, une seconde enquête menée par l'ITC donnerait lieu à une nouvelle décision. « Ce premier avis stipule qu’Arista ne peut plus copier notre propriété intellectuelle dans son système », a écrit Mark Chandler.
La décision du juge administratif pourrait également se traduire par un décret d'exclusion empêchant les importations des produits Arista. Elle enclenche aussi un processus de vérification par l’ITC des modifications qu’Arista pourrait apporter à ses produits afin qu'ils n’enfreignent plus les brevets de Cisco. Les interdictions d'importation sont la principale arme de l’International Trade Commission pour lutter contre les entreprises qui ne respectent pas la propriété intellectuelle dans leurs brevets. C’est la raison pour laquelle les entreprises technologiques déposent généralement plainte devant les tribunaux et devant l'ITC pour faire valoir leurs droits.
Une start-up fondée par des anciens de Cisco
D’après la décision prise par le juge David Shaw, Arista a enfreint un brevet relatif à la gestion des données de configuration du routeur sur une base de données centralisée et deux brevets relatifs aux réseaux privés virtuels LAN. Arista a été fondée en 2004 pour faire concurrence à Cisco, lequel domine le secteur du réseau d'entreprise. La startup est devenue publique peu avant la plainte déposée par Cisco en 2014. Les co-fondateurs de Arista (Andy Bechtolsheim et Kenneth Duda) et son dirigeant actuel (Jayshree Ullal) sont d'anciens cadres de Cisco.
Le mois dernier, Arista a déposé une contre-plainte à l’encontre de Cisco : selon Arista, d’un côté l’équipementier affirme que son interface de ligne de commande est un standard de l'industrie et d’un autre côté, il porte plainte contre les concurrents qui l'utilisent. « Notre principal objectif est de continuer à fournir des produits à nos clients. Nous respectons le processus administratif et le travail infatigable accompli par le Juge administratif pour aboutir à cette décision initiale », a déclaré mardi Arista dans un communiqué envoyé par courriel.