CIO. Vous avez un parcours original : de l'informatique des Armées jusqu'au cabinet du Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, quels sont les points les plus marquants ?
Christophe Salomon. « J'ai passé 18 ans en tout au Ministère de la Défense, dont 13 années à la DGA, la Direction générale de l'armement, comme directeur de programmes d'armement dans le domaine des systèmes d'information. Des SI à destination de l'ensemble des armées, depuis le niveau interarmées jusqu'aux échelons tactiques. J'ai pu évoluer à la DGA sur différents domaines : expertise technique, R&D, direction de programmes complexes, encadrement et animation de différentes équipes. La DGA a ce rôle particulier, à la frontière entre les armées d'un côté, et les fournisseurs industriels de l'autre, et doit en permanence garantir la tenue des performances, des délais et des coûts, dans un environnement technologique d'une richesse extraordinaire. C'est ce qui en fait une entité unique au sein de l'Etat.
En 2012, j'entre au cabinet du Ministre de la Défense, où j'ai passé cinq ans comme conseiller industriel du ministre. Une mission consacrée d'abord à l'investissement (notamment sur les matériels d'armement et leur maintien en conditions opérationnelles) qui représente un budget d'environ 18 milliards d'euros par an sur la loi de programmation militaire, qui court de 2014 à 2019.
Deuxième volet de ce poste, le suivi des grands dossiers industriels comme KNDS (rapprochement de KMW et Nexter), Airbus Safran Launchers (co-entreprise dans le domaine des lançeurs spaciaux), Atos et Bull, la création de Idemia (fusion entre Morpho du groupe Sagem et Oberthur Technologies), ... et bien sûr la participation aux campagnes export dont on connaît les succès (Rafale, sous-marins, satellites, ...).
J'ai également piloté au profit du ministre l'élaboration de différents plans comme le Pacte Défense PME, ou celui sur la cybersécurité avec le pacte cyberdéfense et la création du pôle d'excellence cyber en Bretagne. Nous assurions également la tutelle de grandes écoles d'ingénieurs comme l'école Polytechnique, l'ENSTA, l'ENSTA Bretagne ou l'ISAé. Mais aussi celle d'organismes de recherche comme l'ONERA.