Les grands groupes de l'IT profitent décidément de leurs annonces de bons résultats trimestriels pour licencier des collaborateurs. Après Salesforce en début de semaine, c'est à Netapp d'essayer de faire passer la pilule derrière un chiffre d'affaires en hausse. Le spécialiste du stockage a en effet clôturé le premier trimestre de son année fiscale 2021 sur 1,3 Md$ de chiffre d'affaires, soit 5% de mieux par rapport à l'année précédente. Les revenus récurrents issus des services cloud ont presque atteint 200% de hausse, et généré 178 M$ de facturations. Seul le bénéfice net baisse un peu mais reste robuste à 77 M$.
Alors, pourquoi annoncer licencier 5,5% des effectifs, soit environ 600 personnes sur les 10 800 salariés du groupe ? Officiellement, Georges Kurian, CEO de Netapp, parle d'alignement stratégique et du fait que l'entreprise doive prioriser ses ressources sur les activités les plus porteuses. « A savoir les systèmes de stockage et les logiciels, tout en accélérant sur les services de cloud public », a-t-il indiqué à The Register.
« Les activités autres qu'Ontap sont des distractions »
Nos confrères indiquent que les équipes marketing sont particulièrement touchées par le plan de licenciements. Ce sera aussi le cas des ingénieurs et développeurs de SolidFire, fournisseur de baies flash racheté par Netapp en 2015. M. Kurian a confirmé cette dernière information et ajouté se concentrer ainsi « sur les segments à plus forte marge de ses offres SolidFire et HCI ». Les licenciements devraient courir sur tout l'exercice fiscal 2021, et générer des coûts de restructuration de 35 à 40 M$.
Et si le Covid-19 est une des raisons principales de ces licenciements, des sources internes estiment que Netapp cherche également à se recentrer sur le cloud et les technologies définies par logiciel. Comme Ontap, OS dédié au stockage, sur lequel George Kurian mise gros. « Les activités autres qu'Ontap sont, dès lors, des distractions », indique une source anonyme à CRN. « Par exemple, NetApp transfère une grande partie de ses activités de gestion de données vers des partenaires comme Commvault et Veeam. Cela laisse penser que Netapp souhaite sortir du monde de la gestion des données et laisser la main à des spécialistes. Cela pourrait in fine améliorer ses marges. »