(Source EuroTMT) Depuis que différents opérateurs mobiles, comme AT&T aux Etats Unis ou O2 en Grande Bretagne, ont annoncé, l'an dernier, rencontrer d'importants problèmes de congestion sur leurs réseaux en raison de l'explosion du trafic de données, tout le secteur se pose une question : comment gérer la ressource radio - par définition limitée - pour permettre à tous les abonnés d'utiliser l'internet mobile dans de bonnes conditions ?
Les opérateurs américains ont déjà apporté une première réponse en modifiant leurs offres afin de limiter la consommation de leurs clients. Mais à écouter certains équipementiers, cette question, qui sous-entend qu'il y a un problème d'accès radio, ne serait pas la bonne. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, les goulets d'étranglement ne se produisent pas au niveau des BTS (les stations de base), mais plus haut dans le réseau à commencer par les backhauls (c'est à dire le réseau de centralisation du trafic issu des BTS).
C'est en tout cas la démonstration faite, il y a quelques jours, par Marc Rouanne, le patron de la division network systems de Nokia Siemens networks (NSN). Comme tous les grands équipementiers, NSM reconnaît que le trafic de données va exploser au cours des prochaines années en raison de la forte croissance du nombre de terminaux connectés à l'exemple des smartphones, des tablettes multimédia ou encore des netbooks.
Alors que le volume traité en 2009 était inférieur à 1 Exabyte, il devrait atteindre 23 Exabytes en 2015 ! Ce qui représente 6,3 milliards d'individus téléchargeant chacun un livre numérique par jour. Si les réseaux mobiles sont déjà incapables de supporter le trafic actuel, qu'en sera-t-il en 2015 ?
Une crainte largement infondée, selon Marc Rouanne. Les réseaux actuels des opérateurs mobiles sont constitués par des couches successives qui n'ont pas été modernisées pour pouvoir faire face à la croissance du marché de données. Ainsi les backhauls mis en place, c'est-à -dire la partie du réseau fixe qui va connecter les BTS, sont souvent sous-dimensionnés car ils datent de la 2G ou des débuts de la 3G, quand le marché de la donnée mobile était encore balbutiant.
Mais, l'équipementier a identifié trois autres goulets, à savoir les logiciels, les routeurs et les noeuds de transport. Pourtant, une simple mise à niveau du réseau permettrait d'effacer bien des problèmes. Car, à écouter NSN, la plupart de ces problèmes proviennent de l'afflux du trafic entre lessmartphones et le réseau. Contrairement à ce que bien des abonnés croient, un mobile qui n'est pas utilisé, mais pas pour autant en veille, continue à communiquer à intervalle réguliers avec le réseau, notamment pour localiser l'abonné. C'est ce que l'on appelle les messages de signalisation.
Illustration (D.R.)
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Tant que l'on était dans le monde de la voix, cela ne posait pas de problème. Mais l'explosion du marché dessmartphones et des applications téléchargées sur ces terminaux a provoqué une croissance exponentielle de ce trafic invisible pour le client, notamment pour tenir à jour certaines applications comme les cartes de géolocalisation.
Selon Marc Rouanne, le trafic généré par les messages de signalisation est ainsi devenu supérieur au trafic voix chez les opérateurs nord-américains ! D'où la nécessité d'optimiser les réseaux existants et de mieux paramétrer les terminaux et les applications pour réduire ce trafic. Ainsi, NSN affirme que la mise à niveau du réseau de O2 UK dont il s'est chargé, intervenue en début d'année, a permis d'effacer les problèmes de congestion.
Et d'autres solutions existent pour améliorer encore les performances d'un réseau mobile sans faire exploser les coûts opérationnels ou les investissements des opérateurs. Il faudrait mettre en oeuvre une gestion du trafic en fonction de classes de services prédéfinies, améliorer la gestion du spectre utilisé par chaque opérateur. Ainsi, la technologie du single Ran permet de gérer plusieurs technologies radio différentes, permettant un déploiement en parallèle du HSPA et du LTE.
Au final, selon Marc Rouanne, un réseau mobile moderne pourrait permettre d'offrir une consommation plafond de 5 Go par mois et par abonné compte tenu d'une consommation moyenne de 2 Go pour un prix de 3 € par mois et par abonné, permettant de couvrir les coûts opérationnels et les Capex ! Il ne reste plus aux opérateurs qu'à agir.
Les opérateurs américains ont déjà apporté une première réponse en modifiant leurs offres afin de limiter la consommation de leurs clients. Mais à écouter certains équipementiers, cette question, qui sous-entend qu'il y a un problème d'accès radio, ne serait pas la bonne. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, les goulets d'étranglement ne se produisent pas au niveau des BTS (les stations de base), mais plus haut dans le réseau à commencer par les backhauls (c'est à dire le réseau de centralisation du trafic issu des BTS).
C'est en tout cas la démonstration faite, il y a quelques jours, par Marc Rouanne, le patron de la division network systems de Nokia Siemens networks (NSN). Comme tous les grands équipementiers, NSM reconnaît que le trafic de données va exploser au cours des prochaines années en raison de la forte croissance du nombre de terminaux connectés à l'exemple des smartphones, des tablettes multimédia ou encore des netbooks.
Alors que le volume traité en 2009 était inférieur à 1 Exabyte, il devrait atteindre 23 Exabytes en 2015 ! Ce qui représente 6,3 milliards d'individus téléchargeant chacun un livre numérique par jour. Si les réseaux mobiles sont déjà incapables de supporter le trafic actuel, qu'en sera-t-il en 2015 ?
Une crainte largement infondée, selon Marc Rouanne. Les réseaux actuels des opérateurs mobiles sont constitués par des couches successives qui n'ont pas été modernisées pour pouvoir faire face à la croissance du marché de données. Ainsi les backhauls mis en place, c'est-à -dire la partie du réseau fixe qui va connecter les BTS, sont souvent sous-dimensionnés car ils datent de la 2G ou des débuts de la 3G, quand le marché de la donnée mobile était encore balbutiant.
Mais, l'équipementier a identifié trois autres goulets, à savoir les logiciels, les routeurs et les noeuds de transport. Pourtant, une simple mise à niveau du réseau permettrait d'effacer bien des problèmes. Car, à écouter NSN, la plupart de ces problèmes proviennent de l'afflux du trafic entre lessmartphones et le réseau. Contrairement à ce que bien des abonnés croient, un mobile qui n'est pas utilisé, mais pas pour autant en veille, continue à communiquer à intervalle réguliers avec le réseau, notamment pour localiser l'abonné. C'est ce que l'on appelle les messages de signalisation.
Illustration (D.R.)
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Tant que l'on était dans le monde de la voix, cela ne posait pas de problème. Mais l'explosion du marché dessmartphones et des applications téléchargées sur ces terminaux a provoqué une croissance exponentielle de ce trafic invisible pour le client, notamment pour tenir à jour certaines applications comme les cartes de géolocalisation.
Selon Marc Rouanne, le trafic généré par les messages de signalisation est ainsi devenu supérieur au trafic voix chez les opérateurs nord-américains ! D'où la nécessité d'optimiser les réseaux existants et de mieux paramétrer les terminaux et les applications pour réduire ce trafic. Ainsi, NSN affirme que la mise à niveau du réseau de O2 UK dont il s'est chargé, intervenue en début d'année, a permis d'effacer les problèmes de congestion.
Et d'autres solutions existent pour améliorer encore les performances d'un réseau mobile sans faire exploser les coûts opérationnels ou les investissements des opérateurs. Il faudrait mettre en oeuvre une gestion du trafic en fonction de classes de services prédéfinies, améliorer la gestion du spectre utilisé par chaque opérateur. Ainsi, la technologie du single Ran permet de gérer plusieurs technologies radio différentes, permettant un déploiement en parallèle du HSPA et du LTE.
Au final, selon Marc Rouanne, un réseau mobile moderne pourrait permettre d'offrir une consommation plafond de 5 Go par mois et par abonné compte tenu d'une consommation moyenne de 2 Go pour un prix de 3 € par mois et par abonné, permettant de couvrir les coûts opérationnels et les Capex ! Il ne reste plus aux opérateurs qu'à agir.