Cebit 2008 : les PME françaises communient à la Messe
Année de la France oblige, le Cebit 2008 accueille plus d'entreprises issues de l'Hexagone que les éditions précédentes. Parmi elles, beaucoup n'auraient pas pu s'offrir le déplacement à Hanovre sans le concours d'Ubifrance et des centres de compétitivité et de compétences répartis en région.
Nicolas Sarkozy s'en était félicité hier soir, dans son discours inaugural : environ 150 entreprises françaises sont présentes à Hanovre et illustrent le partenariat noué entre la Deutsche Messe et l'Hexagone. Parmi les sociétés à avoir fait le déplacement, neuf pôles de compétitivité et de compétences ont profité des services et des conseils d'Ubifrance, l'organisme chargé d'épauler les entreprises françaises à se développer à l'international. « La collaboration franco-allemande sur le Cebit, la présence de Sarkozy, l'année de la France... tout cela est la conséquence d'une volonté des entreprises françaises souvent exprimée, celle de travailler avec le pays voisin », explique Claude Courivaud, de la mission économique de Düsseldorf et membre d'Ubifrance.
Qu'elles éditent des solutions de gestion, des outils collaboratifs ou des logiciels pour le monde de la mode, les entreprises françaises présentes à Hanovre semblent ravies du voyage. D'abord parce qu'elles participent à l'un des principaux rassemblements IT au monde, s'offrant ainsi une visibilité sans précédent et la possibilité d'humer les tendances du moment. « Nous commençons notre expansion européenne, confie Laurent Pantanacce, de blueKiwi, une entreprise qui édite des outils Web 2.0 pour les entreprises. Nous ouvrons un bureau à Londres et jugeons le spectre du marché allemand intéressant. » Installé dans le Limousin, il a pu profiter du soutien du pôle d'excellence e-design, et indirectement d'Ubifrance, pour se rendre en Basse-Saxe. Tout comme son voisin sur le salon, Pierre Peyramaure, venu pour promouvoir Clipbooster, une application permettant d'expédier de larges fichiers par courriel. Ce dernier n'espère cependant pas vendre sa solution, mais plutôt « prendre la température, voir comment les gens réagissent, repartir d'ici en sachant que des personnes connaissent [son] produit : Les PME/TPE ont besoin d'être sur des salons comme le Cebit ». Dans les deux cas, les jeunes entreprises ont été aidées par le pôle de compétences de leur région, qui a pris en charge le prix de la location des stands.
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L'appui logistique et financier d'UbiFrance et de ses partenaires aux PME de l'Hexagone est l'autre raison pour laquelle le Cebit 2008 compte plus d'exposants français que les éditions précédentes. Si la vitrine est belle, l'adition est en effet salée : « les petites entreprises n'ont pas les moyens de mettre 2000 € pour un bout de table », indique Pierre Peyramaure. A titre d'exemple, un stand de 12 m², dans une configuration standard, sans fioriture ni élément de décoration ostentatoire, revient environ à 5500 € pour la durée du salon. « Ubifrance a cherché à ramener le prix au mètre carré à un niveau qui soit le plus bas possible sans que le taux de subvention global soit trop élevé, résume Claude Courivaud. Surtout, venir au Cebit avec Ubifrance, c'est avoir la certitude d'être bien placé, de constituer une attraction ». De fait, réunies dans le vaste parallélépipède loué par l'organisme de développement international, les PME jouissent d'une visibilité maximale et sont clairement identifiées comme représentant la France.
Certains en feraient presque des complexes : « ils se sentent un peu petits en arrivant ici, s'amuse le délégué à la mission de Düsseldorf. Et il y a du déchet, sur dix entreprises qui viennent, toutes ne vont pas se développer à l'international. In fine, c'est le marché qui décide ». Certaines histoires trouvent pourtant au Cebit une issue heureuse. C'est notamment le cas de Xamance, une entreprise spécialisée dans « la GED intelligente », qui présente un produit « capable de ranger le bazar tout seul », selon les mots de Thomas Henry, le fondateur de la société. Celle-ci était déjà présente au salon allemand l'an passé : « on a montré un prototype et recueilli de nombreux retours positifs alors même qu'on n'avait rien à vendre ». Cette année, retour à Hanovre avec l'outil prêt à être commercialisé. L'essai pourrait être transformé avec déjà « sept ou huit rendez-vous avec des partenaires potentiels » pour distribuer la solution.