Cebit 2007 : « il nous faut plus de salariés bien formés », estiment les professionnels de l'IT
Les difficultés à recruter du secteur des technologies de l'information et la fracture numérique Nord-Sud ont été évoquées à la soirée d'ouverture du salon, mercredi 14 mars.
Face aux difficultés à recruter du personnel qualifié, les industriels du secteur des technologies de l'information et les pouvoirs publics se rejoignent, au moins dans les discours, pour prendre le problème à la source. « Nous ne formons pas assez de spécialistes pour nos métiers », a lancé, lors de la soirée d'ouverture du Cebit, Willi Berchtold, président du Bitkom (Association des professionnels des technologies de l'information, des télécommunications et des nouveaux médias). « Pour nos entreprises, il est de plus en plus difficile, et parfois impossible, d'embaucher pour des postes ouverts. Ce qui restreint la capacité à innover de l'industrie nationale : sans une masse critique de spécialistes qualifiés, maintenir son rang dans la compétition internationale est intenable », ajoutait ce représentant des industriels allemands.
Comme le rappelait, ce soir là , la chancelière allemande, Angela Merkel : « le problème n'est pas limité à l'Allemagne, mais général dans l'Union européenne ». Et d'invoquer, comme Willi Berchtold, la baisse du vivier de jeunes diplômés, alimentant ce secteur. Mais, ajoutait-elle, « les industriels pourraient faire mieux pour retenir ou recruter les générations plus anciennes, en les re-formant ». Et d'enfoncer le clou : « les professionnels plus âgés ne devraient pas être mis sur le côté de la route ».
Ironie du calendrier, alors que les salariés européens d'Alcatel-Lucent s'apprêtaient à manifester en nombre, le lendemain à Paris, contre le délestage annoncé par leur direction, leur PDG Patricia Russo a cru bon souligner, à l'occasion du Cebit, le lien entre ce besoin « d'irriguer en amont la capacité à innover de l'industrie IT » et la prise en compte de la fracture numérique. Son slogan : « Bridging the digital divide ». Et de rappeler que « en Amérique du Nord, 70% de la population a accès à Internet, contre 40% en Europe, 10% en Asie, et seulement 4% en Afrique ». D'où le bien-fondé, selon elle, d'initiatives comme le programme « Broadband for all » et le projet d'équipement informatique à 100 dollars lancé par le MIT (Boston Massachusetts Institute of Technology).