Sur la conférence Supercomputing (SC16) qui se tient du 13 au 18 novembre à Salt Lake City, le constructeur français Atos a présenté le projet d’extension des capacités du supercalculateur néerlandais Cartesius installé dans le datacenter SURFsara à l’Amsterdam Science Park. Conçu par Bull (racheté par Atos en 2014), ce système est utilisé pour la recherche scientifique par des universités et d'autres institutions académiques et, de plus en plus, par les entreprises. La dernière évolution dont il a bénéficié lui a permis d’augmenter sa capacité de calcul de 18% pour atteindre un total de 1,8 pétaflop.

Le système de calcul haute performance Bull sequana.

Ce projet fait partie du programme Exascale d’Atos. Il s’appuie sur la gamme Bull Sequana conçue pour intégrer les futures technologies exaflopiques. Atos indique que le supercalculateur sera opérationnel le 1er décembre et qu’il deviendra ainsi le premier système Sequana mis en service au niveau mondial. En avril dernier, le constructeur français avait dévoilé cette gamme. Il avait alors exposé son objectif d’atteindre avec ces systèmes d’ici 2020 une puissance de calcul d'1 milliard de milliards d’opérations par seconde. Tout en étant 10 fois plus économe en énergie et 10 fois plus dense que l’actuelle génération, à performance équivalente.

Entraîner des modèles de deep learning pour les voitures autonomes

A Amsterdam, le supercalculateur Cartesius est utilisé pour effectuer des simulations dans le cadre des recherches sur le climat, la gestion des eaux, l’énergie durable, l’amélioration des traitements médicaux, la réduction du bruit et l’optimisation des produits et des processus, énumère Bull dans un communiqué. Avec l’extension installée, SURFsara pourra répondre à la demande croissante de puissance de traitement avec une stratégie de calcul à la demande, indique de son côté Anware Osseyran, PDG de l’établissement néerlandais qui héberge le supercalculateur national. Valeriu Codreanu, consultant au sein de SURFsara, cite par ailleurs l’exemple des technologies de deep learning appliquées au domaine des voitures connectées. « En utilisant les équipements traditionnels, les chercheurs ont besoin de plus d’un mois pour entraîner un système de reconnaissance d’objets. En utilisant la nouvelle extension Cartesius, ils pourront le faire en moins d’une journée », explique-t-il dans une vidéo.

Le Bull Sequana utilise des lames équipées de processeurs Xeon d’Intel. Chacune des armoires qui composent le système HPC héberge 48 lames de calcul horizontales et chaque cellule peut en contenir 96, soit 288 noeuds. Ces derniers peuvent être équipés de Xeon ou d’accélérateurs graphiques, Xeon Phi ou GPU Nvidia. Le sequana est refroidi par un circuit d’eau tiède, une technologie développée par Bull qui permet de réduire de façon importante la consommation d’énergie. Le système a été déployé et connecté à l’infrastructure existante en quelques jours.

Le CEA, l’Université de Cardiff, le centre espagnol de génomique (CNAG) ou encore le Laboratoire national de calcul scientifique au Brésil (Sinapad/LNCC) figurent parmi les autres utilisateurs des supercalculateurs Bull dans le monde.