CapGemini se cherche un sauveur
En annonçant hier l'arrivée de Pierre Danon, l'ex-directeur général de la division grand public de BT au poste de directeur général (COO) de Cap Gemini, le PDG de la SSII, Paul Hermelin, a immédiatement voulu faire taire les rumeurs concernant son éventuel départ de la tête de la société. "Ma succession n'est pas ouverte", a ainsi expliqué Paul Hermelin, alors que la SSII continue de traverser une période difficile.
Plébiscité pour son rôle à la tête de BT Retail, où il a chapoté la stratégie haut débit de l'opérateur britannique, Danon aurait récemment eu des mots avec Ben Verwaayen, le patron du groupe à propos des investissements à consentir dans la boucle locale pour faire face à la concurrence. Le désaccord persistant serait l'une des raisons de son départ vers CapGemini. Danon devrait prendre ses fonctions le 1er mars 2005 et remplacera Alexandre Haeffner, jusqu'alors le principal lieutenant de Hermelin.
Il est intéressant de noter que l'arrivée de Pierre Danon, un homme de télécoms, fait suite à celle l'an passé d'un autre spécialiste du secteur, Nicolas Dufourcq, l'ancien patron de Wanadoo, aujourd'hui directeur général adjoint et responsable financier du groupe. Une façon peut-être pour la SSII de reconnaître la convergence croissante entre les métiers des télécoms et de l'IT.
Seule certitude à ce jour, l'annonce de l'arrivée de Pierre Danon a séduit les marchés financiers, avec une hausse de plus de 5% du cours de CapGemini. Mais le plus dur reste à faire : avec une marge nette riquiqui de 2%, CapGemnini est l'une des moins rentables des grandes SSII après une fusion contestée avec la société de conseil Ernst & Young.