Les entreprises seraient-elles devenues boulimiques du blockchain ? Cela pourrait bien être le cas, tant on voit se multiplier les usages - à des stades il est vrai plus ou moins avancés - comme par exemple le Nasdaq qui a annoncé en février qu'il utilisait la technologie pour enregistrer les votes des actionnaires, ou encore tout récemment Airbnb qui y recourt pour partager des informations sur ses clients avec d'autres sociétés. Mais il n'y a pas que les clients finaux qui se montrent intéressées par le blockchain, une technologie open source d'enregistrement distribué de transactions, réputée infalsifiable grâce à sa conception par découpage de calcul de blocs. C'est également le cas des acteurs informatiques comme IBM, qui a ouvert un service de test sur son PaaS Bluemix, et aussi des cabinets de conseils et de services comme Capgemini.
L'ESN française vient ainsi d'annoncer avoir constitué un noyau dur de spécialistes blockchain, avec pour objectif d'étendre cette équipe pour l'instant réduite à une centaine de collaborateurs d'ici la fin de l'année. « Blockchain est une bonne architecture à considérer qui peut réduire le temps de traitement des transactions financières de plusieurs heures à quelques minutes tout en garantissant un niveau jamais vu en termes de sécurité », a indiqué dans un communiqué Anirban Bose, chef des services bancaires et financiers de Capgemini.
Les investissements FinTech en hausse de 750% en France au 1er trimestre 2016
« L'accélération de Capgemini dans la technologie blockchain représente une étape majeure de l'entreprise dans le développement de solutions FinTech qui deviennent un catalyseur de changement et d'innovation des services financiers », a de son côté expliqué Thierry Delaporte, CEO de la BU services financiers stratégiques de Capgemini. Le mouvement des FinTech (ces sociétés, souvent des starts-ups, qui ont développé des services financiers innovants) se démarque des solutions poussées par les banques et institutions financières traditionnelles.
D'après la dernière étude d'Accenture, les investissements dans le secteur des FinTech ont progressé de 67% au premier trimestre dans le monde, totalisant 5,3 milliards de dollars. En France, la hausse a été encore plus marquée (+750%) en passant de 22 millions en 2014 à 189 millions de dollars.