La messe n'est pas encore complètement dite pour Calxeda, mais cela y ressemble. Karl Freund, vice-président du marketing de la société spécialisé dans les puces ARM pour serveur a indiqué dans une interview, « nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli jusqu'ici. C'est triste que nous ne puissions pas terminer le travail ». Il a expliqué que « Calxeda a échoué à trouver un financement supplémentaire et son conseil d'administration a voté l'arrêt des activités afin de préserver le capital ». La plupart des 130 employés de la société vont être licenciés, sauf une équipe réduite chargée de négocier avec les créanciers et de réfléchir à l'utilisation des brevets.
Calxeda a commencé ses activité en 2008 sous le nom Smooth Stone et s'est développé grâce à une centaine millions de dollars d'investissements apportés par des sociétés comme ARM. Dès le début, l'entreprise conçoit des puces sur base ARM réputées pour leur faible consommation énergétique et conçue comme une alternative moins coûteuse aux puces x86 d'Intel et d'AMD pour les serveurs.
L'architecture 64 bits m'a tuer
En 2011, le fondeur avait annoncé le développement d'une puce ARM pouvant aller jusqu'à 480 coeurs pour des serveurs basse consommation. Celle-ci a été utilisée dans les serveurs de Boston Limited et devait intégrer les cartouches ARM pour la plate-forme Moonshot de HP en 2014. Parmi les concurrents, AMD et Applied Micro ont annoncé travailler sur le développement de puces ARM 64 bits, plus performantes pour les serveurs. Calxeda avait aussi dans ses projets de travailler sur cette architecture, mais a manqué de fonds.
Nathan Brookwood, analyste chez Insight 64, constate que « Calxeda est arrivé trop tôt sur les serveurs ARM. Elle a investi beaucoup d'argent sur les puces ARM 32 bits. Or le marché du serveur ne veut pas du 32 bits ». Il modère ses propos en expliquant que les ennuis de Calxeda ne signifient pas la fin des puces ARM pour serveur. Il souligne que « parmi les concurrents, AMD devient clairement le chef de file » et conclut « Samsung pourrait également entrer sur le marché des serveurs avec des puces ARM 64 bits en 2014 ».