Bull et APC Schneider Electric se lancent ensemble dans des audits à 360° des datacenters de leurs clients afin d'en améliorer la performance globale. Les deux acteurs associeront leur savoir-faire pour proposer une analyse et une optimisation de l'infrastructure informatique mais aussi de la climatisation et de l'alimentation électrique. Des éléments que les entreprises continuent de gérer séparément la plupart du temps. « Pour nous, il est désormais indispensable d'avoir une approche globale des centres informatiques, confirme Bruno Pinna, directeur marketing de Bull. Et pour cela, nous nous sommes très vite rapprochés d'APC qui a la compétence matérielle et logicielle pour l'analyse thermique et énergétique. » Bull, maître d'oeuvre de ces audits, proposera ses prestations classiques d'analyse de charge applicative, de taux d'occupation des machines, etc. APC Schneider Electric, lui, déploiera ses compétences dans la mise en place et l'exploitation électrique et thermique de datacenters et ses connaissances des bonnes pratiques en la matière. Ainsi, mieux vaut que la climatisation soit installée au plus près des points chauds (pour éviter le réchauffement de l'air au cours de sa circulation dans la pièce). Il est aussi intéressant de définir des allées de confinement dans lesquelles on « enferme » en quelque sorte les dos des serveurs, gros émetteurs de chaleur. Des logiciels d'audit thermique et électrique « Le grand intérêt de cette prestation globale, précise Bruno Pinna, c'est bien de pouvoir mesurer la quantité d'électricité entrante mais aussi celle qui arrive au datacenter et la répartition électrique dans ce dernier, la transformation éventuelle du voltage, le passage de courant continu en discontinu et vice versa, etc. Ce que l'on appelle le ratio d'efficacité énergétique. » [[page]] Or, APC Schneider Electric dispose depuis l'an dernier de logiciels d'analyse et d'anticipation de la consommation thermique et énergétique d'un datacenter. Change Manager et Capacity Manager mesurent cette performance des éléments existants afin de l'optimiser et de savoir s'il faut désactiver une partie de la climatisation ou lui ajouter un économiseur d'énergie par exemple. L'industriel prépare également pour fin 2008 un outil qui simulera globalement l'évolution d'un centre informatique et son impact sur sa consommation. L'informatique ne consomme que 35% de l'énergie «Dans un datacenter, 40% de l'énergie est consommée par la climatisation et 25% par l'infrastructure électrique, rappelle Paul-François Cattier, vice-président France de APC Schneider Electric. Seuls les 35% restants concernent l'informatique. Sans compter que les conditions dans lesquelles le centre fonctionne changent en permanence : les conditions extérieures, la température entre le jour et la nuit, le pourcentage de la charge informatique, etc. » Et si la sensibilité au changement climatique n'est que rarement une motivation pour les entreprises, le coût croissant de la consommation des datacenters devrait les conduire vers des prestations comme celles de Bull et APC. « Un centre qui consomme 1 MW revient à 1,3 M€ par an, estime Paul-François Cattier. » Quant aux audits proposés, si l'on en croît Bruno Pinna, ils ne dépasseraient pas quelques jours-hommes. Le jeu en vaudrait donc la chandelle... Le prestataire français souhaite d'ailleurs proposer progressivement une gamme de prestations autour de l'efficacité énergétique du datacenter. Après la conception, l'audit et l'optimisation, il prépare pour fin 2008 des services d'exploitation de cette dernière. Ou comment faire en sorte qu'un centre informatique s'auto-gère pour rester dans une fourchette de consommation donnée, par exemple.