Bruxelles semonce les 25 sur leur retard technologique
La Commission européenne tance les membres de l'UE : selon Bruxelles, les 25 ne produisent pas suffisamment d'efforts pour promouvoir et développer le secteur IT. Un secteur pourtant au coeur de la stratégie de Lisbonne.
Si les TIC sont un élément clé indiscuté à la croissance et à la création d'emplois, les 25 membres de l'Union européenne ne montrent pas suffisamment d'entrain pour les développer, comme l'indique Bruxelles dans son premier rapport annuel i2010. Ils s'y étaient pourtant engagés en juin 2005, rappelant ainsi la signature du printemps 2000 donnant naissance à la stratégie de Lisbonne. Son objectif : faire de l'Europe l'économie la plus compétitive et la plus dynamique au monde à l'horizon 2010. Volant technologique de cette ambitieuse stratégie, l'initiative i2010 fait l'objet d'un premier rapport annuel sévère, la Commission rappelant que "dans l'ensemble, rien ne laisse présager un changement de tendance ou une accélération des progrès en matière de TIC qui placerait l'Union européenne sur le chemin d'une croissance et d'une compétitivité durables". Le constat peut en effet paraître préoccupant : les TIC contribuent moins à la productivité européenne aujourd'hui qu'il y a dix ans ; depuis 2000, les investissements IT des Etats-Unis sont presque deux fois supérieurs à ceux de l'UE ; la croissance du marché des TIC a atteint 4,1 % dans l'UE contre 4,8 % dans le monde en 2005.
Selon Bruxelles, les Etats-membres doivent notamment faire porter leurs efforts sur le développement de l'Internet haut débit, la circulation des contenus numériques, la gestion du spectre pour faciliter l'accès aux fréquences radio et permettre de nouveaux usages et la modernisation des services publics.
"Les politiques européennes pour l'économie numérique ont fait quelques progrès, mais je ne pense pas que ce soit suffisant", a résumé Viviane Reding, la commissaire à la société de l'information. "Si l'on constate de bons résultats en matière de libéralisation des marchés et d'investissements dans le secteur des télécoms, poursuit-elle, c'est ennuyeux que l'Europe reste derrière ses concurrents dans la recherche IT".
Le constat n'est toutefois pas tout noir et plusieurs éléments encourageants viennent éclaircir le rapport i2010. Le secteur IT affiche une croissance supérieure à la progression moyenne des produits intérieurs bruts et reste le secteur dans lequel l'UE se monter la plus innovante et déployant le plus de moyens pour la recherche. Un quart de l'effort de recherche européen est ainsi consacré aux TIC. Selon Bruxelles, 5,6 % du PIB entre 2000 et 2003 a été généré par des activités en lien avec les nouvelles technologies et 45 % des gains de productivité de l'Union entre 2000 et 2004 sont issus des TIC.