Engager en 10 semaines l’implantation de start-ups françaises à haut potentiel sur le marché américain, c’est l’objectif du programme d’accélération Impact USA organisé par Bpifrance et Business France. Depuis 2014, l’initiative a déjà emmené une soixantaine de start-ups à New York ou San Francisco et débouché sur 180 M$ levés et plus de 200 contrats commerciaux signés aux Etats-Unis. La 6ème promotion vient d’être annoncée. Elle se compose de 8 start-ups : WeProov, DreamQuark, NeoLedge, Lunii, Sinay, Upmem, Nahimic et Intento Design. Le 8 octobre, les quatre premières s’envoleront vers New York, pour explorer la Silicon Alley, et les quatre suivantes vers San Francisco et la Silicon Valley. L’ambition est de réaliser en deux mois et demi ce qui leur aurait pris un an, annoncent les organisateurs. Le programme d’accélération démarre six semaines plus tôt en France, soit au total 16 semaines d’accompagnement. Il sélectionne des start-ups ayant déjà un parcours éprouvé, un fort niveau de maturité et, pour la plupart, un portefeuille de clients grands comptes.
DreamQuark injecte de l'IA dans les services financiers
Parmi les premiers clients de DreamQuark, on trouve par exemple AG2R La Mondiale et BNP Paribas. Avec son logiciel Brain, la fintech parisienne créée et dirigée par Nicolas Meric (doctorat en physique des particules) veut faciliter l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les services financiers. A travers un algorithme de deep learning, la solution livre des résultats interprétables dans les principaux domaines couverts : segmentation, ciblage, credit scoring, conformité, lutte contre le blanchiment et la fraude, recouvrement … La start-up francilienne WeProov, également en partance pour New York, a de son côté développé une solution mobile pour réaliser sur tablette des rapports d’états des lieux photographiques sécurisés. Son logiciel s’adresse tout à la fois au secteur de l’assurance, de l’immobilier, du transport (location de véhicule, gestion de parc automobile, convoyage, concession, garage) ou à tout autre domaine nécessitant un rapport photographique infalsifiable, horodaté, certifié et géolocalisé.
Cette 2ème promotion 2018 ne compte pas que des jeunes pousses. NeoLedge, l’activité GED/ECM d’Archimed, existe depuis 25 ans. Son logiciel de gestion complexe des flux d’informations (capture multicanale, orchestration des processus métiers) est utilisé par de grands clients dans les secteurs privé et public. Un autre logiciel, DocFactory, permet d’industrialiser la capture de flux de documents dans le SI en intégrant la signature électronique. Dernier candidat pour New York, Lunii s’adresse pour sa part au grand public. Cette maison d’édition jeunesse a conçu un petit boîtier qui permet aux enfants de composer eux-mêmes leurs histoires et se connecte aux Mac et PC.
Upmem accélère les traitements en DRAM
Dans le voyage vers San Francisco, Upmem conçoit des processeurs spécifiques pour les mémoires DRAM. Ceux-ci sont destinés à accélérer le traitement de certaines requêtes, dans les bases de données, l’analytique et le chiffrement. Les co-fondateurs de l'entreprise, Gilles Hamou (CEO) et Fabrice Devaux (CTO) ont déjà retenu l’attention de Tremplin Entreprises 2016 (Sénat/Essec ) et de HPE. Basée à Grenoble (l’un des centres névralgiques des semi-conducteurs en France), Upmen compte Western Digital parmi ses investisseurs.
Nahimic de son côté s’adresse au grand public. En dopant les performances audio des ordinateurs, cette start-up basée à Villeneuve d’Ascq propose une expérience sonore immersive pour le jeu, le cinéma ou la musique. Sa technologie de spatialisation audio, créée par A-Volute, a puisé son inspiration dans la recherche militaire. Du côté d’Intento Design, on se réfère aussi à un riche héritage de recherche. La société créée en 2015 résulte de 25 années de recherche sur les méthodologies de conception analogique issues du Laboratoire d’Informatique de Paris 6 (LIP6) à l’Université Pierre et Marie Curie. Elle développe un outil innovant d’automatisation de la conception électronique (EDA) qui utilise une méthode d’exploration basée sur une approche de graphe.
Sinay enfin, 4ème des start-ups à se rendre dans la Silicon Valley, s’est spécialisée dans l’analyse des big data appliquée aux industries maritimes - offshore, ports, pêche, travaux maritimes - et à l’étude du milieu marin. L’entreprise compte déjà 10 années d’expérience. Sa solution permet l’acquisition des données marines pour réaliser des analyses d’impact et de risques et les visualiser à travers des indicateurs de performance. Créée à Caen, Sinay a ouvert cette année des bureaux à Sophia Antipolis.