Bob Beauchamp, CEO de BMC : "même sans rien faire, nous aurions 2 ans d'avance"
Les patrons de BMC et BladeLogic reviennent, pour LeMondeInformatique.fr, sur les motivations et les détails de l'accord de rachat de BladeLogic par BMC annoncé ce matin.
L'acquisition de BladeLogic par BMC, pour environ 800 M$, s'inscrit selon Bob Beauchamp, son CEO, dans la droite ligne de la stratégie annoncée l'année dernière. BMC avait en effet indiqué qu'il comptait étoffer son offre de BSM (Business service management) avec des outils d'automatisation. L'idée des logiciels de BladeLogic est de fournir aux entreprises un ensemble d'outils les déchargeant en partie de la gestion de leurs serveurs. Une idée qui coïncide avec celle du BSM, laquelle consiste à mettre en corrélation la production informatique et le service rendu au métier. Dans un entretien avec LeMondeInformatique.fr, Bob Beauchamp, patron de BMC, et Dev Ittycheria, président et CEO de BladeLogic, expliquent les raisons de ce rapprochement.
LeMondeInformatique.fr : Cette partie automatisation manquait, jusqu'à présent, dans l'offre de BMC ?
Bob Beauchamp : Oui, nous avons Remedy, qui est la plateforme de choix pour la gestion du service informatique, Patrol et nos autres outils qui constituent notre offre de gestion traditionnelle, et maintenant nous amenons de l'automatisation dans l'offre de BMC.
LeMondeInformatique.fr : Estimez-vous disposer dorénavant d'une offre BSM complète, ou bien reste-t-il des manques à combler ?
Bob Beauchamp : Même sans rien faire, nous aurions encore deux ans d'avance sur la concurrence, et ce n'est pas moi qui le dis, ce sont plusieurs cabinets d'analystes, Forrester, Gartner, IDC. Mais nous n'avons pas l'intention d'en rester là , notre but est de continuer d'avancer, de surprendre les compétiteurs.
LeMondeInformatique.fr : Pourquoi avoir décidé cette acquisition maintenant ?
Bob Beauchamp : Cela faisait longtemps que nous regardions BladeLogic, en fait depuis que nous avons pris la décision l'année dernière de compléter le BSM en allant vers un nouveau secteur, celui de l'automatisation. BladeLogic était de loin le meilleur. Mais il a fallu être réaliste, et attendre le bon moment.
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LeMondeInformatique.fr : Et pourquoi, du côté de BladeLogic, avez-vous pris la décision d'accepter, alors que, comme le soulignaient les analystes lors du rachat d'Opsware par HP, vous n'aviez finalement que l'embarras du choix ?
Dev Ittycheria : Le rachat d'Opsware n'a pas changé fondamentalement notre objectif, qui était de continuer à progresser sur ce marché. Mais quand BMC a fait une proposition, nous l'avons examinée avec le conseil d'administration, puis nous avons pris contact avec ceux qui avaient exprimé un intérêt par le passé et entamé un processus complet d'analyse, qui a conclu que l'offre de BMC était dans notre meilleur intérêt.
LeMondeInformatique.fr : Le rachat de Platespin par Novell a-t-il précipité les choses ?
Bob Beauchamp : Non, cela n'a eu aucun impact.
Dev Ittycheria : PlateSpin intervient sur une niche, la migration de systèmes virtualisés, qui n'est pas un secteur essentiel pour nous ; nous sommes davantage sur la partie gestion de systèmes.
LeMondeInformatique.fr : Certains de vos produits sont déjà intégrés, avez-vous dit lors de la conférence de presse. Pouvez-vous détailler dans quelle mesure ?
Bob Beauchamp : Il s'agit en fait d'intégrations réalisées de façon naturelle. D'une part, en raison d'une collaboration entre les équipes de BladeLogic et de RealOps, avant que nous ne rachetions ce dernier. Et d'autre part, sur le terrain, lorsque des clients utilisent à la fois BladeLogic et Remedy.
LeMondeInformatique.fr : Combien de clients compte BladeLogic, et quel est le pourcentage de clients en commun avec BMC ?
Dev Ittycheria : Notre base clients croît rapidement, nous en revendiquons aujourd'hui 275. Mais pour le décompte.
Bob Beauchamp : Quoiqu'il en soit, sachant que BMC compte 15 000 clients, cela fait toujours 14 725 opportunités de licences croisées !