BMW se prendrait-il pour Amazon ? Le groupe allemand a officialisé la création d’une nouvelle société, Idealworks, dédiée à la robotique logistique. C’est en particulier pour commercialiser des machines développées en premier lieu pour son propre usage que le constructeur automobile a pris cette décision. Si leur aspect extérieur très brut ne rappelle en rien le design léché des véhicules de la marque, les AGV (autonomous guided vehicles) sont bel et bien conçus et développés par BMW.
Comme Amazon Robotics, le Britannique Ocado ou le Français Exotec, l’Allemand se lance donc sur ce marché florissant de robots qui optimisent l’organisation des usines ou des entrepôts. En l’occurrence, les STR (Smart Transport Robot) sont plutôt conçus pour les sites de production, mais ont avec des caractéristiques semblables à celles des robots de l’intralogistique. BMW a conçu son STR en 2015 en collaboration avec l’Institut Fraunhofer, équivalent allemand du CNRS. Classiquement plat et mobile, il transporte jusqu’à une tonne de matériel ou de marchandise. Il se déplace suivant l’algorithme SLAM de (Simultaneous Localization and Mapping) qui évite l’installation de capteurs de navigation dans le bâtiment. Enfin, il est alimenté par une batterie développée pour le modèle i3 du constructeur.
D'autres secteurs que l'automobile
La nouvelle filiale Idealworks commercialisera un nouveau modèle de STR. Cette entité est une émanation de l’équipe innovation de BMW Group Logistics qui travaille sur tous les axes de l’industrie 4.0 : réalités virtuelle et augmentée, robots logistiques indoor et outdoor, logistique sans papier et IoT. Ideal signifiant Industry Driven Engineering for Autonomous Logistics. « Ces dernières années, notre équipe d’innovation logistique a travaillé en profondeur sur la digitalisation et l’automatisation de la logistique de production, explique dans un communiqué, Milan Nedeljković, responsable de la production de BMW AG. [...] Le STR en particulier, a généré un intérêt et une demande forts aussi bien dans le groupe qu’à l’extérieur. » Comme le précise par ailleurs Jimmy Nassif, CTO de la nouvelle filiale, « jusqu’à présent, nos développements ne concernaient que la logistique de la production automobile. [...] Désormais, nous devenons fournisseur de robotique logistique au-delà de cette seule industrie. » L’industriel dispose de 130 robots dans ses usines et entrepôts, mais mène depuis octobre 2020 des projets pilotes avec des industriels d’autres secteurs.