Bill Gates, le fondateur de Microsoft, était en France la semaine dernière pour assister notamment au festival Solidays, à l'hippodrome de Longchamp. Celui qui consacre désormais l'essentiel de son énergie à lutter contre les pandémies comme le Sida et contre la pauvreté dans le monde, dans le cadre de sa fondation Bill & Melinda Gates, a notamment été interrogé sur France Inter (interview diffusée ce matin). Il a été, entre autres, questionné sur les politiques d'optimisation fiscale menées par certaines multinationales IT (Google, Amazon, Facebook, Apple...) qui, dans une certaine mesure, peuvent contribuer à réduire les moyens des politiques publiques en faveur de la solidarité internationale. S'il n'a pas directement répondu à la question, sauf en estimant qu'il faudrait considérer la façon de changer ces règles, il a confirmé qu'il était lui-même en faveur de l'impôt sur les sociétés. « Je crois que c'est une bonne chose. Personne n'aime les impôts mais les gouvernements doivent pouvoir lever les impôts pour leur politique d'aide aussi », a-t-il notamment indiqué.
Autre question à celui qui va léguer 95% de sa fortune aux actions contre la pauvreté. Face aux inégalités qui s'accroissent, ne faut-il pas taxer davantage les personnes qui ne représentent que 1% de la planète mais détiennent à elles seules la moitié des richesses du monde (cf rapport de l'ONG Oxfam) ? Pour Bill Gates, il y a deux façons de réduire les inégalités, la première c'est d'augmenter les impôts et la deuxième, c'est la philanthropie. « Il faut être malin et bien faire les choses avec ces deux leviers », a-t-il répondu. Dans le cadre de sa campagne de « promesse de don » lancée en 2010 avec Warren Buffet, il y a déjà plus de 130 personnes très riches qui ont accepté de donner plus de la moitié de leurs possessions. La plupart se trouvent aux Etats-Unis, mais l'initiative a déjà réuni 19 personnes dans d'autres pays. « Il n'y en a pour l'instant aucune en France, mais nous aimerions bien voir quelques milliardaires nous rejoindre ».