Les analystes du secteur ont bien accueilli l'approche choisie par la start-up de Mountain View. « Jusqu'ici, je n'ai rien vu d'aussi efficace en termes d'automatisation et de simplicité », a déclaré Donnie Berkholz de RedMonk. Et l'analyste Dennis Drogseth de Enterprise Management Associates a déclaré que le challenge de BigPanda « n'est pas nouveau », mais son approche est « très différente, très efficace et pertinente ». Le véritable test pour BigPanda a eu lieu hier avec le lancement de sa plate-forme, jusque-là en version bêta. La jeune pousse, qui avait reçu 1,5 million de dollars de financement en 2012 pour démarrer, a déclaré qu'elle venait de récolter 7 millions de dollars supplémentaires. BigPanda utilise des processus de langage naturel pour extraire des données non structurées de différentes sources de surveillance, qu'elle combine avec un système d'analyse qui identifie la source potentielle d'un problème, par exemple un changement de code récent, et elle automatise ensuite la notification. Sa plate-forme opérationnelle utilise un environnement SaaS compatible avec un nombre croissant d'outils tiers.
Répondre à la complexité croissante des SI
Assaf Resnick, cofondateur et CEO de BigPanda, a déclaré que son entreprise avait recruté des spécialistes pour développer les capacités d'apprentissage-machine nécessaires au système d'analyse. Selon lui, l'attractivité des outils « best-of-breed » a provoqué une « fragmentation dramatique » du marché, avec de gros problèmes de données pour les utilisateurs, et elle offre une vraie opportunité pour son entreprise. Peu importe que l'on parle de « fragmentation dramatique » ou d'abondance de choix, le fait est que, au cours des dix dernières années, ce marché a augmenté et continue de croître, avec des entreprises comme New Relic, fondée en 2008, AppDynamics fondée en 2008, DataDog (2010), StatusCake (2012), BugSense (2011), rachetée l'an dernier par Splunk, elle-même fondée en 2003, Scout Monitoring (2008), Sentry (2010) et Pingdom (2007).
Il faut y ajouter des outils Open Source, comme Sensu, Nagios, Zabbix, et Incinga qui occupent également une part importante de ce secteur. Selon l'analyste Dennis Drogseth, une entreprise de niveau international peut utiliser plusieurs centaines d'outils de surveillance, y compris des systèmes développés en interne, opérant dans des centres de calcul et des zones géographiques différentes. « BigPanda n'offre pas de fonctions de prévision, mais son outil est extensible et peut devenir plus mature ». Quant à Donnie Berkholz de RedMonk, il pense qu'il sera intéressant de voir si « le marché de la gestion des incidents va se développer de façon autonome ou si les fournisseurs vont intégrer des fonctions et des processus similaires dans leurs produits ». Quoi qu'il en soit, selon l'analyste, « à ce stade, les deux options sont ouvertes : en effet, le besoin d'outils pour gérer les incidents va continuer à augmenter à mesure que les infrastructures informatiques vont devenir de plus en plus complexes ».