Les éditions de Big se suivent mais ne se ressemblent pas. En 2022, l’évènement organisé par BPI France rassemblant l’écosystème des start-ups, des investisseurs, des lycées,… était placé sous le signe de la métamorphose et marqué par la présence du Président de la République. Point de show présidentiel cette année, mais l’audience est au rendez-vous pour écouter des personnalités, des entrepreneurs et des ministres. On notera que la présence des start-ups était plus clairsemée dans les allées de l’Accor Arena à Bercy.
Nicolas Dufourcq, directeur général de BPI France, a inauguré Big en le plaçant sous le signe de la fierté. En particulier de l’entrepreneuriat, « le temps est venu de parler, et d'installer l'entrepreneuriat au coeur des débats de la société française », assure-t-il. Pour porter cette parole, BPI France, qui fête son dixième anniversaire, a créé un écosystème autour de différentes communautés labellisées par le coq. Il y a eu la French Fab, la French Touch, la French Care, la French Tech, le coq vert. Il faudra maintenant compter sur le coq jaune rassemblant les créateurs.
Les créatifs s’interrogent sur l’IA générative
Et les créateurs s’interrogent sur des problématiques technologiques comme l’IA. Un atelier s’est tenu lors de Big concernant l’arrivée de l’IA générative dans ce secteur. Les usages se développent comme par exemple « la marque de mode Desigual a lancé une collection cet été entièrement conçue à base d’IA », observe Vanessa Bouchara, avocate spécialisé en droit de propriété intellectuelle. Mathieu Morgensztern, directeur général de WPP, indique « travailler avec les grands tournois de tennis (US Open, Wimbledon, Open d’Australie) pour générer le son d’un match à destination des personnes non-voyantes ». Il souligne que l’IA générative reste un outil, « mais il ne doit pas être synonyme de perte de contrôle pour le créatif ». Cela passe par des partenariats « sur les images, nous sommes associés à Getty Image, sur l’intégration, nous travaillons avec Adobe. Et nous avons noué un partenariat avec Nvidia pour travailler sur le débruitage 3D et ainsi générer plus facilement des décors de films publicitaires ».
Le panel des intervenants de l'atelier relatif à l'IA générative a fait salle comble. (Crédit Photo : JC)
Marion Carré, co-fondatrice d’Ask Mona (solution à base d’IA pour le domaine culturel) et membre du récent comité sur l’IA mis en place par le Gouvernement, rappelle qu’il « y a un besoin de sécurité juridique dans l’usage de l’IA générative avec des considérations géopolitiques sur les données. Il y a une forte concentration aujourd’hui des données chez les grandes plateformes ». Elle ajoute, « il y a un besoin de transparence et de traçabilité des outils sur l’exploitation des bases de connaissance ». Sans oublier « la formation essentielle pour accompagner l’évolution dans la façon de travailler », précise-t-elle.
La réalité augmentée au service des réseaux enterrés
Sur l’espace start-ups, les stands sont moins nombreux que l’année précédente. Mais c’est l’occasion de découvrir des jeunes pousses prometteuses comme Syslor. Fondée en 2018 et basée à Metz, elle propose un service de réalité augmentée pour les tuyaux enterrés. Les clients sont les grands du réseau (énergie, eau, telecom), du BTP, mais aussi des collectivités territoriales. La société récupère des données (DT(déclaration technique)/DICT) dans différents formats pour les interventions de génie civil. Ces données sont modélisées et poussées en réalité augmentée aux personnels de terrain via une application mobile.
L'équipe de Syslor, Thierry Graziotin, directeur général de Syslor et Edouard Semin, président de Syslor à Big. (Crédit Photo : Syslor)
« En ayant une visualisation et une connaissance des réseaux, les chantiers durent moins longtemps et bloquent moins la circulation », nous indique Sébastien Graziotin, directeur général de Syslor. Un effort donc pour réduire l’empreinte carbone des travaux sur les réseaux enterrés. L’application fonctionne sur n’importe quels smartphones ou tablettes « pas trop anciens » et en disposant « d’une connexion suffisante », souligne le dirigeant. La technologie AR a été développée en interne par la start-up et s'est appuyée sur l'infrastructure OVH pour l'hébergement.