Le torchon brûle encore un peu plus entre les Etats-Unis et la Chine. Alors qu'en début d'année les dirigeants du FBI, de la CIA et de la NSA s'étaient mis d'accord pour refuser en bloc l'achat de mobiles Huawei, le président américain s'apprêterait à monter encore plus d'un cran la pression envers le géant des télécoms chinois. D'après l'agence de presse Reuters, Donald Trump s'apprêterait ainsi à signer dès janvier un décret interdisant aux entreprises américaines d'utiliser des équipements de télécommunications fabriqués par les groupes chinois dont Huawei, mais également ZTE.
« Le décret est à l’étude depuis plus de huit mois. Le département du Commerce aurait ainsi pour instruction d’interdire aux entreprises américaines d’acheter des équipements à des groupes télécoms étrangers présentant d’importants risques pour la sécurité nationale, indique-t-on au sein de l’industrie des télécoms et de l’administration Trump », explique Reuters.
Allemagne, Grande-Bretagne, Australie et Nouvelle-Zélande méfiantes
Ce projet de bannissement, qui fait écho à celui envisagé le mois dernier par l'Allemagne, intervient dans un contexte tendu entre les Etats-Unis et la Chine sur fond de soupçon de cyberespionnage, partagé par d'autres pays comme la Grande-Bretagne, l'Australie ou encore la Nouvelle-Zélande. Depuis quelques semaines, les annonces d'exclusion d'utilisation d'équipements fabriqués par Huawei se sont d'ailleurs multipliées, comme du côté d'Orange et Deutsche Telekom ou encore de Softbank.
En réponse à cette vague de méfiance, un élan de protectionnisme s'est répandu en Chine avec l'annonce de nombreuses entreprises de privilégier en particulier Huawei pour l'achat ou le renouvellement de leurs équipements télécoms. Certaines ont même fait savoir qu'elles allaient proposer des subventions à leurs employés pour l'achat de ses terminaux mobiles pouvant atteindre 20% du prix payé. Parmi les victimes collatérales, Apple, dont les terminaux ne seraient plus favorisés dans de nombreux appels d'offres pouvant aller jusqu'à la confiscation de matériels voire des représailles (sanctions, licenciements...) pour les employés qui continueraient à utiliser les smartphones de la firme à la pomme.