Consommation énergétique faramineuse, apologie de l'ultracapitalisme, blanchiment d’argent, détournements de fonds... quinze ans après le lancement du Bitcoin et de la technologie blockchain associée, les cryptoactifs sont aujourd’hui plébiscités par les libertariens et autres activistes antisystèmes (bancaire principalement) toujours ancrés dans un circuit fermé alimenté par la naïveté des nouveaux entrants. Dans son ouvrage très documenté, “No crypto, comment le Bitcoin a envoûté la planète” publié aux Éditions Divergences, Nastasia Hadjadji revient avec pédagogie sur la croyance liée au fonctionnement de ces circuits économiques fermés avec comme influx le capital déposé pour l’achat de tokens (21 millions seulement par exemple pour le Bitcoin). Et comme les frais liés au fonctionnement des infrastructures nécessaires au minage (génération et transfert de bitcoins) génèrent des flux de trésorerie négatifs, qui ne sont pas compensés par une production de produits ou de services, le capital entrant doit être continu. Les premiers entrants ayant toutefois accaparés la grande majorité de la richesse qui circule, les nouveaux entrants viennent simplement alimenter la pyramide avec l’espoir de réaliser des gains faramineux avec un actif hautement spéculatif. Et le mirage du Web 3.0 est également passé à la moulinette de la journaliste avec des promesses aujourd’hui dépassées.
Éditions Divergences, 220 pages, 16 euros