La Chine voulait son propre système de navigation par satellites et, pour ce faire, a lancé le projet Beidou. Il s'agissait avant tout de réduire sa dépendance vis-à -vis du réseau américain Navstar GPS qui a été conçu à des fins militaires même si de nombreux usages civils se sont développés. Et en cas de conflit, rien n'empêche les Américains de dégrader les informations fournies par les satellites. Il suffit d'altérer la précision habituelle du système ou carrément de brouiller le signal pour le réserver à des usages purement militaires.
Le programme Beidou, Grande Ourse en français, est d'ores et déjà opérationnel avec pas moins de 10 satellites chinois en orbite. La Chine envisage d'améliorer le système fin 2012, avec le lancement de six satellites supplémentaires. Le gouvernement chinois estime que la construction de son propre système de navigation par satellite est nécessaire pour poursuivre son développement économique, selon Ran Chengqi, porte-parole pour le système Beidou. « S'il n'y a pas de contrôle indépendant du système de navigation par satellites, la sécurité et le développement économique et social de la Chine ne seront pas assurés », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse en ligne.
Une couverture asiatique pour commencer
Beidou est cependant compatible avec les systèmes de navigation par satellite existant, selon Ran. Initialement, le système Beidou ne servira que la Chine et les pays voisins. Mais en 2020, le système offrira une couverture globale, en utilisant au total plus de 30 satellites. Le service est gratuit et a déjà été utilisé par différentes industries nationales depuis le démarrage du projet Beidou en 2000.
Cette annonce est également un moyen d'encourager les entreprises nationales et étrangères à développer des appareils de navigation par satellite utilisant le système Beidou. Les autorités ont d'ailleurs livré des informations techniques sur le système disponible sur le site www.beidou.gov.cn. (Un document en anglais du système peut être consulté ici).
Des améliorations à venir
Beidou est aujourd'hui précis à 25 mètres. Mais, selon les autorités chinoises, il est encore possible d'améliorer ce point pour descendre à 10 mètres en 2012. Le système permet également aux utilisateurs d'envoyer des messages courts, mais les fonctionnaires présents lors de la conférence de presse de mardi n'ont pas expliqué comment le dispositif fonctionnait.
D'autres alternatives au GPS existent déjà ou sont en cours développement. La Russie a son réseau Glonass, et l'Union européenne développe son système de navigation par satellite Galileo. Le Japon a également lancé ses propres satellites afin d'améliorer les services de navigation dans le pays.