Baidu fait une entrée fracassante sur le marché du téléchargement pour téléphone portable, en rachetant à NetDragon ses 57,41% de parts dans l'entreprise 91 Wireless, comme il l'annonce dans un communiqué. D'ici le 14 août, le géant internet chinois compte avoir racheté l'ensemble des actions restantes de la plateforme de téléchargement, pour un montant total de 1,9 milliards de dollars, et retirer sa nouvelle filiale de la bourse de Hong Kong. Selon le cabinet de recherches CCID, il s'agit de la plus grosse opération de fusion-acquisition jamais vue dans le secteur de l'internet en Chine.
Fondé en 2007, 91 Wireless possède deux plateformes d'applications pour smartphones, 91 Assistant et HiMarket, sur lesquelles plus de dix milliards d'applications ont déjà été téléchargées. Selon le cabinet indépendant iResearch, 91 Wireless est, dans l'Empire du milieu, le plus grand marché d'applications mobiles fabriquées par des développeurs tiers, en nombre d'utilisateurs et de téléchargements.
Un marché en plein boomBaidu profite de l'absence de Google en Chine pour s'arroger environ 80,6% du marché des recherches en ligne. Sur sa page d'information, l'entreprise explique que son but est de «fournir le meilleur et le plus équitable service afin que les gens trouvent ce qu'ils cherchent». Mais elle brillait par son absence sur le marché mobile.
La Chine compte 420 millions d'internautes mobiles en 2013, soit 18% de plus que l'année précédente, selon le Centre d'informations sur l'internet chinois (CNNIC). «Les App Stores mobiles sont un point d'entrée important pour l'internet dans son ensemble et sont d'un intérêt stratégique pour Baidu», commente Kaiser Kuo, porte-parole, interrogé par le journal français Le Monde.
Le marché chinois se distingue par le refus des utilisateurs de mettre la main au porte-monnaie pour acquérir une application. Android, qui couvre 51,4% du marché ne propose que des app gratuites dans son Play Store.
L'Internet mobile en pleine croissance
«Le potentiel est fort, mais la distribution des applications, autant que leur développement, sont maîtrisés par une multitude d'acteurs tiers, ce qui rend le terrain complexe, même pour les grands du web chinois», explique Yin Jingxue, spécialiste de l'Internet mobile au sein du cabinet Analysys, qui suit les évolutions du Web chinois, cité par Le Monde.
Baidu avait déjà déboursé 366 millions de dollars au mois de mai pour racheter la plateforme de vidéos en streaming PPStream. Pour sa part, NetDragon, qui a cédé ses parts, s'est effondré à la clôture de la bourse de Hong Kong en perdant 21,2% de sa valeur.