Après plusieurs années passées à soutenir la croissance de leurs poulains, les investisseurs leur demandent aujourd'hui de se focaliser aussi sur leurs marges. Pour se plier à cette injonction, le français Back Market a commencé à mettre en oeuvre un plan de licenciements qui doit déboucher sur la suppression de 93 postes dans le monde, soit 13 % de ses 715 collaborateurs. 26 salariés de la place de marché spécialisée dans le commerce de produits high tech reconditionnés auraient déjà été remerciés au sein de ses bureaux de New York, Barcelone et Berlin. C'est toutefois l'Hexagone, où la société dispose de bureaux à Paris et Bordeaux, qui sera le plus touché avec 63 licenciements programmés.
884 M€ levés depuis le lancement de l'activité
Depuis sa création en 2014, Back Market a récolté 884 M€ auprès d'investisseurs. Sa dernière levée de fonds (450 M€) remonte à janvier 2022 et avait permis à la start up d'atteindre une valorisation de 5,1 Md€, un record dans la French Tech. Initialement focalisée sur la vente de smartphones, l'entreprise a commencé à diversifier son offre en 2019 pour proposer aussi des PC, des tablettes, des consoles de jeux ou encore des accessoires. Ne reconditionnant pas elle-même les produits, elle travaille avec environ 1500 revendeurs dont elle héberge les offres sur ses pages. Back Market revendique une activité dans 17 pays, principalement en Europe de l'Ouest, mais aussi aux Etats-Unis depuis mars 2022.
3 millions de smartphones reconditionnés vendus en France en 2021
Non cotée, la licorne française ne publie pas le montant de ses revenus annuels. Le dernier chiffre communiqué par l'entreprise remonte à 2018, année au cours de laquelle ses facturations ont dépassé les 230 millions d'euros. Une chose est sure, elle évolue sur un marché qui a le vent en poupe. Selon GFK, environ 20 % des smartphones vendu en France en 2021, soit de 3 à 3,3 millions, étaient des produits remis à neuf. Et pourtant, malgré son rôle de premier plan dans ce secteur florissant, Back Market ne dégage toujours pas de bénéfice. De fait, le plan de licenciement qu'elle met en oeuvre a pour objectif de lui permettre de « "s'approcher de la rentabilité », sans renoncer à la croissance pour autant, a-t-elle précisé.