Loin des discussions sur la souveraineté et sur les annonces produits, AWS France a mené un exercice rare de transparence sur ses investissements en France. Souvent sollicité sur ce point par les journalistes, le fournisseur de cloud préférait botter en touche. Julien Groues, directeur général d’AWS France, a dévoilé un rapport sur l’impact économique d’AWS dans l’hexagone. On apprend ainsi que depuis l’ouverture de la région Paris en 2017, la société a investi 700 millions d’euros sur 5 ans pour la mise en place et le maintien de l’infrastructure. « Quand nous ouvrons une région, il s’agit d’un investissement sur 15 ans », précise le dirigeant français. C’est pour cela que le groupe prévoit d’engager 5,3 milliards d’euros entre 2022 et 2031. « Les investissements se feront notamment dans les établissements régionaux », poursuit Julien Groues. AWS est présent dans plusieurs villes comme Toulouse, Marseille, Lyon, … Toujours sur le plan économique, le groupe annonce dans son étude participer à hauteur de 16,8 milliards d’euros au PIB Français sur la période 2017-2031, mais par contre ne communique pas sur le montant des impôts payés en France depuis l’ouverture de la Région Europe (Paris).
Qui dit investissement, dit aussi emploi et dans ce cadre, AWS revendique un volume annuel de 5 271 emplois à temps plein, via les sous-traitants et la chaîne d’approvisionnement pour ses datacenters. Ces emplois concernent « les télécommunications, la construction non résidentielle, la production d’électricité, la maintenance des installations et l’exploitation des centres de donnée » précise le rapport.
Un secteur qui emploie et en quête de durabilité
Interrogé sur le nombre d’employés AWS recrutés depuis 2017, Julien Groues annonce « 1 000 salariés avec différents profils, commerciaux, accompagnement technique autour des nouveaux services ». Il ajoute avoir « un plan de recrutement actif », sans toutefois en préciser les contours. Il reconnait que le recrutement et la formation peuvent être « un frein dans la transition vers le cloud ». AWS met donc en avant ses certifications et son programme de formation qui ont bénéficié à 100 000 personnes. Julien Groues lance une alerte sur l’IA « la France prend du retard sur la formation des data scientists, un paradoxe quand on connait la valeur de l’enseignement en France ».
Enfin, dernier axe de l’opération transparence d’AWS France, la question énergétique. Les datacenters sont souvent pointés du doigt pour être gourmands en ressources électriques et pour le refroidissement des salles machines. AWS met en avant plusieurs éléments pour afficher sa volonté de s’inscrire dans une démarche de durabilité comme par exemple l’usage de ses propres puces nommées Graviton, basées sur ARM et moins énergivores. L’usage des énergies renouvelables est aussi mis en avant avec 64 GWh d’ici 2031 soit une réduction de CO² de 3 600 tonnes par an.