En rachetant la société italienne NICE, basée à Asti dans le Piémont et spécialisée dans la mise en œuvre de solutions de calcul haute performance (HPC), Amazon Web Services acquiert les produits EnginFrame et Desktop Cloud Visualization (DCV). Le premier donne accès à des infrastructures grid à partir d’environnements web. Ce framework ouvert, basé sur Java, XML et des web services, permet de déployer des portails orientés applications et données. Les administrateurs disposent d’outils pour contrôler et monitorer les applications exploitant l’infrastructure grid. La société NICE est l'un des exposants réguliers du Forum Teratec qui se tient chaque été (en juin ou juillet) en France sur le site de l'Ecole Polytechnique, à Palaiseau.
Son deuxième produit, DCV, est une technologie conçue pour la visualisation des applications 2D et 3D dans le cloud. Les ingénieurs, scientifiques ou développeurs de jeux vidéo peuvent, au sein d’un cloud privé ou public, exploiter les capacités de traitement, les débits élevés d’entrées/sorties et les performances de cartes graphiques haut de gamme à partir de n’importe quel poste de travail, ce qui les dispense de devoir recourir à de puissantes stations de travail. Sur son site, NICE explique que son protocole DCV s’adapte aux infrastructures réseaux hétérogènes (LAN, WAN, VPN) pour s’affranchir des contraintes de bande passante et de latence. Toutes les applications tournent de façon native sur les machines distantes qui peuvent être virtualisées et partager le même GPU. « Dans un scénario de visualisation typique, une application envoie un flux de commandes graphiques à un adaptateur graphique à travers une interface d’entrée/sortie. L’adaptateur transforme les données en pixels et les restitue sur l’affichage local sous la forme d’un signal vidéo », détaille NICE. Il s’agit là d’une technologie d’affichage déportée comme on a pu les connaître avec les anciens terminaux X, alternatives aux coûteuses stations de travail.
Pas de changement sur l'équipe NICE
L’acquisition de NICE par AWS ne modifiera pas l’organisation de l’équipe italienne qui « restera intacte et continuera à développer et supporter les EnginFrame et Desktop Cloud Visualization », assure dans un billet Jeff Barr, évangéliste en chef d’AWS. « Les clients continueront à recevoir le support et les services au niveau mondial, renforcés par le soutien de l’équipe d’AWS. Par la suite, NICE et AWS travailleront ensemble pour créer des outils et des services encore meilleurs », écrit-il. Il ajoute néanmoins qu’il est trop tôt pour donner davantage de détails. La transaction devrait être finalisée au cours de ce premier trimestre.
La société NICE a été co-fondée en 1996 par Beppe Ugolotti, actuel CEO, et Andrea Rodolico, CTO. Parmi ses nombreux clients figurent de grands noms de l’industrie aéronautique (dont Airbus et Beijing Aerospace University) et automobile (Audi, Bosch, Ferrari, McLaren…), du secteur de l’énergie (Total, Chevron, British Gas…) et de la recherche (CERN, CNRS/IN2P3, Dresda University, Yale, Trinity College Dublin…). De son côté, on trouver parmi les clients d’AWS utilisant son infrastructure de cloud public pour des applications HPC des entreprises comme Pfiser, JPL, Tradeworx, l’Université nationale de Taïwan ou NYU School of Medicine. Sur son site, Amazon Web Services explique que les fonctions de calcul haute performance d’EC2 sont activées sur des instances GPU optimisées pour le calcul en cluster. Ses instances EC2 C4 sont disponibles en cinq tailles, utilisant des processeurs Intel Xeon E5-2666 v3 (Haswell) à 2,9 GHz pouvant aller jusqu’à 3,5 GHz avec Intel Turbo Boost. Ces instances peuvent apporter jusqu’à 36 vCPU.