En direct de Palo Alto - Lors de la création d’Avere Systems en 2008 à Pittsburgh, le CEO et cofondateur de la start-up Ronald Bianchini se souvient que toutes les questions sur le stockage tournaient autour de l’arrivée de la flash dans les datacenters pour faire office de cache. Une autre vision sur son utilisation soulignait que les prix allaient baisser et que tout passerait en flash. C’est le postulat à l’origine de la création de Pure Storage. En 2010, soit un peu avant la commercialisation des premières baies flash de ce dernier, Avere Systems lançait son architecture EdgeCore – des appliances dédiées au cache - pour optimiser le stockage disque avec l’apport de ressources flash.
Et, près de 10 ans après, la question de l’utilisation de la flash dans les datacenters ne se pose plus. Les mémoires Optane sont même en train de rejouer la partition initiale de la flash en se positionnant – pour commencer - en cache ultrarapide complémentaire. Mais depuis trois ans, Ronald Bianchini a repositionné sa stratégie avec son architecture de stockage cloud hybride en indiquant que « peu importe où sont les données, le plus important est de savoir où sont les ressources flash pour améliorer les performances […] nous aidons les entreprises à adopter le cloud et à le rendre aussi transparent que possible ».
Flash et disques durs pour mettre du NAS dans le cloud
Avere entend réinventer le stockage d'entreprise en optimisant l’usage combiné de la flash et des disques durs (pour plus de capacité) avec une architecture scale-out (de 2 à 50 nœuds). A la base de cette plateforme, on trouve un système de fichiers qui fournit des performances garanties aux applications NAS (NFS, SMB et multi protocoles) dans le datacenter, mais également dans le cloud et dans les environnements cloud hybrides qui utilisent un pool de SSD en local comme cache en écriture. Le support des clouds publics d’AWS (avec Avere vFXT for AWS) et de Google Cloud Platform (avec Avere vFXT) passe par la gestion de ressources NAS/SSD sur des plateformes objet sans recréer de silos.
La solution d'Avere combine des appliances FXT et des instances virtuelles dans le cloud (VirtualFXT) chez Google et AWS.
Les solutions cloud hybrides d’Avere Systems sont particulièrement appréciées dans l’industrie audiovisuelle où les créateurs sont souvent éloignés géographiquement, nous a expliqué Rebecca Thompson, responsable marketing de la société. « Les données non structurées sont de plus en plus importantes et les délais de post-production réduits, alors l’efficacité comme la performance sont impératifs. Pour gagner plus d’argent, la seule solution dans cette industrie est de réduire le temps de production ». Des séries comme Orange is the new black, ou certaines productions de Disney Marvel - chez qui l’usage du cloud n’est pas autorisé à long terme pour des questions de sécurité - utilisent la plateforme d’Avere. « Les studios ne veulent pas, pour l’instant, déplacer leurs données dans le cloud. Parmi nos clients, nous comptons le Top12 des blockbusters avec des effets spéciaux. » On peut citer le dernier Minions avec le studio Illumination MacGuff.
IPO en 2019
« Google est un de nos investisseurs, le cloud est donc devenu un élément incontournable. Mais nous travaillons bien sur tous les clouds qui sont devenus très agressifs pour recruter de nouveaux clients. Amazon est très fort pour comprendre quelles applications désirent les clients et aller chercher les certifications » nous a indiqué Ronald Bianchini. « La croissance du cloud accélère notre business, nous voulons être le file system du cloud ». La société a recueilli 14 millions de dollars lors de son dernier tour de table de série E, ce qui fait un total cumulé de 86 millions de dollars. « Nous serons profitables en 2018 et proche de l’IPO », nous a indiqué le CEO.