Les bases de données et les applications d'Oracle vont pouvoir s'exécuter plus vite avec la dernière puce Sparc M6 de la société, qui a été spécialement adaptée aux logiciels de l'entreprise. Le tout dernier processeur Sparc possède donc 12 coeurs, doublant ainsi le nombre de coeurs de son prédécesseur, le M5, qui a été lancé un peu plus tôt cette année. Chaque noyau du M6 sera en mesure d'exécuter 8 threads simultanément, ce qui donne à la puce la possibilité d'exécuter 96 threads simultanément, a déclaré Ali Vahidsafa, ingénieur senior chez Oracle, lors de la présentation de la plate-forme M6 à l'occasion de la conférence Hot Chips à Stanford, en Californie.
Après 20 ans de développement sur Sparc, l'objectif avec la M6 était de pousser plus profondément encore le processeur dans les systèmes haute performance et hautement parallèle, a indiqué M. Vahidsafa à notre confrère Agam Shah d'IDG News Service, et ce afin d'élargir le portefeuille serveur haut de gamme d'Oracle. « Ce qui s'exécute sur ces serveurs est la consolidation des charges de travail virtuelles et des bases de données, en particulier les bases de données in-memory et des applications. Ces deux dernières peuvent bénéficier d'un nombre de threads supérieur et de ressource mémoire plus importante », a déclaré l'ingénieur d'Oracle. Il était également impératif que les avantages de cette puce bénéficient également aux charges de travail et aux logiciels actuels, a encore dit M. Vahidsafa. Les applications multithread tireront le plus de bénéfices de cette puce, mais les logiciels monothread disposeront d'un accès réservé - le « Critical Thread » - grâce à une fonctionnalité de planification dans l'OS, ce qui pourrait accélérer la charge de travail.
Une puce associée pour créer des pools serveurs NUMA
Les autres caractéristiques de la puce M6 ne diffèrent guère de la série M5, qui a été la première Sparc Enterprise haut de gamme avec un ratio cache-to-core très élevé. La puce M6 aura 48 Mo de mémoire cache L3, et sera capable de piloter 1 To de mémoire vive par socket. Oracle n'a toutefois pas révélé la vitesse d'horloge de son dernier processeur. La M6, qui a été développée en prenant en compte les besoins propres des applications et des bases de données in-memory, possède quatre ordonnanceurs DDR3 pour mieux organiser le trafic des données et la visibilité des tâches, a indiqué M. Vahidsafa. Le sous-système mémoire a été organisé afin d'équilibrer les performances, la consommation énergétique et la facilité d'usage.
Les processeurs peuvent également être combinés afin de créer des serveurs de type NUMA avec deux, quatre ou huit voies. Pour ce faire, il est nécessaire d'utiliser la puce d'interconnexion et de gestion de la cohérence de cache baptisé Bixby, commune aux séries M5 et M6. Cette dernière permettra même de créer des serveurs 32, 48 et même 96 voies, avec partage de la mémoire et des autres ressources. Le M6 intègre des fonctions pour équilibrer les performances entre les serveurs afin de réduire la latence et de garantir un traitement rapide des transactions. Les fonctions de cohérence ont été développées pour des petits comme des grands systèmes, et peuvent donc être appliquées à des pools de serveurs plus petits,  a précisé M. Vahidsafa.
Une autre puce Sparc poussée par Fujitsu
Cette puce intègre également un nouvel algorithme RAS (reliability, availability and serviceability) pour traquer les erreurs dans le système, et garantir une haute disponibilité à ces serveurs. Associé au système d'exploitation Solaris, le processus RAS travaille sur trois nivaux en identifiant les erreurs et les threads égarés au niveau du cache et des coeurs, qui sont isolés, signalés et nettoyés. La puce M6 dispose également d'une mémoire ECC. Interrogé sur le sujet, M. Vahidsafa a refusé d'indiquer quand la puce sera disponible dans les serveurs.
Une autre puce Sparc a retenu l'attention à Hot Chips : il s'agit de la Sparc X+ de Fujitsu. Doté de16-core, ce processeur fonctionne à 3,5 GHz et plus, et peut être utilisé dans des mainframes jusqu'à 64 sockets. Chaque noyau soutiendra deux threads simultanés, ce qui permet donc à un mainframe d'exécuter 2 048 threads simultanément. Le microcode sur la puce permet également d'accélérer les applications de base de données, a déclaré Toshio Yoshida, directeur de la division développement processeur de Fujitsu.
Fujitsu et Oracle collaborent de concert au développement de la plate-forme Sparc. Oracle revend également des serveurs Fujitsu en entrée de gamme.