Juste après les annonces processeurs d'Intel à l'IDF, Big Blue présente son système NextScale N1200, une machine ultra dense au format rack 6U pouvant accueillir 12 cartes serveurs nx360 M4 et jusqu'à 84 systèmes x86 pour un total de 2016 coeurs logiques dans une armoire standard. Chaque carte serveur NeXtScale M4 nx360 (voir illustration ci-dessous) est en effet capable d'accueillir 1 à 2 processeurs Xeon E5v2 (de 4 à 12 coeurs physiques par CPU, le double avec l'HyperThreading), jusqu'à 256 Go de RAM , deux disques durs ou quatre unités SSD.
Marc Villeneuve, directeur de l'activité System x chez IBM France, nous a indiqué lors d'un entretien téléphonique que le NextScale était une réaffirmation de l'investissement d'IBM sur la plate-forme x86. Un milliard de dollars ont été débloqués pour assurer le développement des systèmes x86, notamment les serveurs très haute densité. Le marché du NextScale est très large et va du cloud à l'analyse des données, nous a indiqué M. Villeneuve.Â
Simplifier l'intégration des systèmes ultradenses
Nicolas Mahé, chef produit System x et BladeCenter chez IBM, nous a précisé que cette solution ultradense répondait à deux postulats. Faciliter tout d'abord l'intégration de ces systèmes dans un rack standard. Une préoccupation forte chez certains clients qui se détournent des lames serveurs trop compliquées à intégrer. Simplifier la solution ensuite en désolidarisant les équipements réseau du serveur. « La densité est très recherchée par nos clients, mais sans les composants réseau afin de simplifier la mise en oeuvre », nous a indiqué M. Mahé. Le design de ce serveur a également été simplifié avec un câblage repensé afin d'améliorer le circuit de refroidissement. « On a conservé à l'arrière du serveur les câbles d'alimentation et placé les connexions réseau en face avant comme sur les Dataplex. Le refroidissement du châssis a été optimisé à l'arrière grâce à ce design ». Un point très important dans une armoire pouvant accueillir jusqu'à 42 serveurs. Les boîtiers 6U peuvent d'ailleurs partager des ressources de refroidissement et des alimentations électriques, réduisant les coûts d'énergie. En réduisant le nombre de blocs d'alimentation, on arrive ici à doubler la densité.
Le premier système NextScale annoncé repose donc sur les puces Intel Xeon E5-2600 v2, dévoilées ce mardi à l'Intel Developer Forum. Intégrant jusqu'à 12 coeurs, elles sont basées sur l'architecture Ivy Bridge et consomment entre 70 watts et 130 watts. Chaque carte serveur possède son propre espace de stockage et des composants réseau et se connecte directement au dessus de rack pour le réseau. D'autres éléments, tels que des processeurs graphiques, peuvent être ajoutés via un slot PCI- Express 3.0 , et une carte « mezzanine » peut accueillir d'autres interfaces réseau, InfiniBand par exemple si besoin. Le système NextScale M1200 débutera à 4 049 $ HT.
IBM travaille aussi sur les microserveurs
À l'occasion du lancement de cette famille de serveurs, Gaurav Chaudhry, directeur du marketing mondial pour System x chez IBM, a répondu aux questions de notre confrère Agam Shah d'IDG News Service sur les microserveurs. « Nous avons beaucoup réfléchi à cela, et il s'avère qu'un système 6U est l'espace optimal pour satisfaire aux exigences de l'industrie », a déclaré M. Chaudhry. Le châssis NextScale est souple et pourrait être étendu à l'avenir aux microserveurs, a indiqué le dirigeant, ajoutant qu'IBM ne voulait pas avoir à revenir en arrière et concevoir un châssis différent pour lancer ses microserveurs.
Les microserveurs d'IBM rivaliseront avec la plate-forme Moonshot de HP dont nous vous avons déjà beaucoup parlé, notamment à l'occasion du dernier forum Teratec. Le dirigeant d'IBM a révélé à notre confrère qu'il s'agissait de développer des microserveurs pour aller vers l'informatique HyperScale. La firme d'Armonk a déjà construit un prototype de carte qui pourrait fonctionner dans un microserveur mais n'a pas encore déterminé pour quelle charge de travail elle serait utilisée, a déclaré Gaurav Chaudhry. Des dizaines de microserveurs emballés dans un châssis pourraient réduire la consommation d'énergie, les besoins en espace et les coûts par rapport à des serveurs 1U ou 2U traditionnels, a-t-il dit , mais IBM cherche toujours à déterminer quel système répondra à un besoin précis.
Bientôt une réponse à HP
Après quelques mois de retard, Hewlett-Packard a lancé son premier microserveur - le fameux Moonshot - un plus tôt cette année et l'a récemment équipé avec les dernières puces Intel Atom Avoton. Avec cette machine, destinée aux charges de travail web, HP affirme économiser 90 % d'énergie par rapport à un serveur Proliant DL380 traditionnel. IBM, ce qui n'est pas surprenant , dit qu'il est déterminé à faire mieux. « Nous voulons arriver sur le marché et battre la concurrence », a ainsi déclaré M. Chaudhry à notre confrère.