Le designer britannique de puces ARM a présenté ses ambitions à ses actionnaires lors de sa réunion d'actionnaires à Taïwan : l'objectif est d'atteindre d'ici 2020 pas moins de 20 % du marché des processeurs pour serveurs. Un objectif des plus ambitieux car il en détient pour l'instant uniquement 1 % alors, qu'à l'inverse, les technologies du groupe sont déjà présentes dans 90% des smartphones utilisés dans le monde.
Outre le nombre de données que font transiter les géants du web, la progression du cloud et de la virtualisation dans les entreprises font exploser les demande de serveurs. Un extrait de l'étude présentait lors de la conférence donne d'ailleurs des précisions sur le plan de la firme. Avec ses puces 64 bits basse consommation, ARM mise sur les datacenters hyperscale et courtise les opérateurs en marque blanche et les revendeurs de niche pour doper sa croissance. Online.net, une filiale d'Iliad, a par exemple déjà commencé à utiliser des serveurs ARM pour proposer une offre d'hébergement à prix serré.
Mais tout est loin d'être gagné d'avance pour ARM. En particulier face à Intel qui détient actuellement plus de 90% du marché des puces 64 bits pour serveurs, selon Ian Thornton, vice-président des relations investisseurs chez ARM. Il précise qu'ARM commercialise ses produits à un prix inférieur à ceux de son concurrent. « Le prix de vente moyen d'une puce serveur Intel est de quelque 600 dollars (561 euros) » contre 100 à 200 dollars pour une puce comparable conçue par ARM. Étant donné qu'Intel n'a pas de vrai concurrent pour le moment, ce dernier peut « pratiquer le tarif qu'il veut ». Ian Thornton a ajouté que les revenus de licences d'ARM devraient augmenter de 22% cette année? Sachant que Hewlett-Packard vient de livrer au quatrième trimestre ses premiers serveurs Moonshot équipés de puces conçues par ARM.