Le japonais Kioxia, ex Toshiba Memory, a étendu sa technologie Software-Enabled Flash (SEF) pour apporter un plus grand degré de programmabilité au stockage NAND grâce à un contrôleur logique reconfigurable. L’idée est d’optimiser la lecture et l’écriture, mais également la latence, pour des charges de travail spécifiques en utilisant des templates flash pour le mode bloc ou fichiers. Cette évolution profitera surtout aux hyperscalers, mais aussi aux entreprises et aux PME. Le fabricant de composants a présenté SEF l'année dernière. Il s'agit d'une API open source qui travaille avec le contrôleur flash matériel pour décharger certaines fonctions et libérer des cycles CPU sur l'unité centrale. L'API étant open source, les autres fournisseurs dans le domaine de la flash peuvent l'adopter et la personnaliser pour leur matériel.   

Si les hyperscalers travaillent en permanence à l’optimisation de leurs ressources disponibles pour répondre aux besoins de leurs clients, Kioxia note que les fournisseurs de services cloud déploient souvent différents types de lecteurs pour des cas d'utilisation comme le stockage en mode bloc, fichiers ou ZNS (Zoned Namespace). Par conséquent, plusieurs modèles différents sont déployés, ce qui va à l’encontre de la nécessaire homogénéisation des lecteurs. SEF cherche donc à simplifier la gestion de ces ressources en la ramenant à un niveau plus élevé. Cela permet également de placer les charges de travail avec le contrôleur idéal, de sorte que les charges de travail spécifiques peuvent être ciblées sur le meilleur matériel. Le SEF permet également de cibler des types particuliers de NAND, comme les cellules à triple niveau (TLC), qui ont une durabilité supérieure, par rapport aux cellules à quadruple niveau (QLC), qui peuvent être plus rapides.   

 

Aujourd'hui, les fournisseurs de services cloud ont souvent des SSD différents qu'ils déploient pour le stockage en mode blocs standard et pour les bases de données ZNS. Kioxia entend aujourd’hui donner aux codeurs la main sur ces unités de stockage.   

La configuration de base est que le SEF cherche à conceptualiser le stockage en unités de plusieurs lecteurs physiques. Le SEF permet en effet d'étendre les protocoles à de nombreux lecteurs physiques, puis le client peut placer les charges de travail applicatives sur chaque puce à travers les dispositifs et les appliances physiques. Il est ainsi possible de répartir les charges de travail sur plusieurs équipements pour des raisons d'échelle et de résilience. Un des objectifs de la technologie SEF est également de se débarrasser des opérations héritées des disques durs, telles que la latence induite par les microprogrammes, le besoin de tampons DRAM et de RAID au niveau du dispositif, et la protection de l'alimentation au niveau du dispositif. La technologie SEF tire pleinement parti des ressources SSD, par rapport aux disques durs mécaniques, par exemple en permettant à l'hôte de contrôler les optimisations de latence, en permettant au RAID de prendre des décisions de contrôle de l'hôte, en prévenant les pertes de puissance et en donnant accès à la pleine capacité de chaque puce.   

Les fournisseurs de services cloud ne sont pas les seules entreprises à pouvoir bénéficier de cette technologie. Les entreprises et même les PME le peuvent aussi. L'infrastructure sur site de chacun est un mélange de stockage ; très peu de grandes entreprises ont un seul type ou une seule marque de stockage. Les mêmes avantages pour les fournisseurs de services en nuage s'appliquent donc également aux entreprises.