Baptisée S/4HANA, la prochaine génération d'applications SAP résulte de l'ensemble des développements et rachats de technologies que l'éditeur allemand a réalisé, principalement au cours des cinq dernières années. C'est tout simplement l'aboutissement d'une stratégie décrite ici comme la 4ème génération d'applications livrées depuis l'origine de SAP en 1972. Cette évolution avait déjà été présentée aux équipes commerciales de la société mi-janvier.
Si la conférence d'aujourd'hui a été ouverte par Bill McDermott, CEO de SAP, c'est l'emblématique Hasso Plattner, co-fondateur de la société en 1972 qui a refait l'historique des développements et résumé les avancées technologiques, un schéma désormais bien rodé. Il aime à rappeler qu'il y a un peu plus de huit ans, il a réfléchi avec ses étudiants du Hasso Plattner Institute de Postdam (près de Berlin) à redéfinir, sur une feuille blanche, les contours des applications dont l'entreprise aurait besoin demain. Une réflexion qui mena vers HANA, la base de données orientée colonnes travaillant en mémoire. On connaît la suite : la Business Suite entière passée sur HANA, mêlant traitements transactionnels et analytiques, disponible dans le cloud et étendue dans de multiples directions au gré des rachats, jusqu'aux flux commerciaux échangés sur le réseau B2B Ariba.
Le point faible de SAP, c'était l'interface graphique
A New York, pour illustrer les apports de S/4HANA, Hasso Plattner a décrit l'étape ultime atteinte avec ces nouveaux outils en prenant l'exemple d'une réunion de comité exécutif avec des dirigeants capables d'accéder en 3 à 8 secondes maximum, à l'ensemble des informations gérées dans leur entreprise, en temps réel. Au-delà de 8 secondes, on perd l'attention d'un CEO, assure Hasso Plattner qui parle sans doute en connaissance de cause. HANA gérant sans séparation les données transactionnelles et analytiques, le comité exécutif voit constamment arriver de nouvelles données « comme dans une salle de marché ».
Le « boardroom » du futur tel que le voit Hasso Plattner.
Les interfaces utilisateurs proposées par S/4HANA, revisitées par Fiori, sont désormais suffisamment simples, assure SAP, pour être utilisées directement par des dirigeants non rompus à l'informatique afin d'afficher des représentations graphiques, naviguer dans les données, voire, procéder à des analyses prédictives et des simulations. « Le point faible de SAP, c'était l'interface graphique », a encore rappelé Hasso Plattner. « Nous l'avons changée mais nous laissons aussi nos clients évoluer à leur rythme pour qu'ils n'aient pas besoin de former de nouveau des centaines d'utilisateurs ».