Les outils « low code » et « no code » se sont propagés ces dernières années pour que les développeurs puissent concevoir plus rapidement des scénarios complémentaires avec les équipes métiers. Ils permettent de bâtir des workflows de traitement, de créer des applications ciblées ou des extensions spécifiques, généralement de façon visuelle, à l’aide d’objets que l’on clique et déplace. La tendance s’est renforcée et l’on retrouve cette approche dans l’offre d’un fournisseur de logiciels de gestion tels que SAP, très présent dans les systèmes d’information des grandes entreprises. A l’occasion de sa conférence TechEd (plus de 500 sessions à suivre en ligne jusqu’au 10 décembre et accéder à des formations), l’éditeur allemand vient d’annoncer des outils low-code/no-code dans son offre Cloud Platform Extension Suite, celle-ci fournissant des composantes pour étendre les applications métiers et les processus avec peu ou pas de code. Trois types d’outils sont proposés qui répondent à différents niveaux de compétences et de scénarios d’automatisation.
La première solution, Cloud Platform Workflow Management, est de type low code. Elle s’adresse à des développeurs et à des experts métiers qui pourront configurer et automatiser des workflows d’entreprise en recourant au code de façon limitée. Elle s’applique aux offres de gestion de l’expérience utilisateur de SAP et Qualtrics en apportant de nouveaux packages de contenus pré-définis et d’intégrations avec les solutions Experience Management. L’objectif est de pouvoir intégrer des données opérationnelles à la gestion de l’expérience des utilisateurs.
Ruum pour créer des processus en quelques heures
La deuxième solution, Ruum, s’adresse à des équipes métiers. Il s’agit cette fois d’outils no code, les processus étant créés à partir d'une interface utilisateur à travers la configuration de champs personnalisés, d'approbations et de connecteurs. Ruum, qui fait actuellement l’objet d’un programme bêta auquel participe déjà une cinquantaine de clients SAP, permet de créer en quelques heures, sans coder, des processus pouvant être mis en oeuvre pour un département de l’entreprise. Parmi les entreprises engagées dans le programme de test figure le fabricant de meubles norvégien Ekornes. Dans un témoignage, James Fogarty, business operations analyst chez Ekornes, explique que Ruum ajoute une couche de transparence sur les processus, ce qui facilite leur analyse et la capacité à prioriser.
Le premier processus testé en interne par Ekornes a été la demande d’accès au CRM, qui peut improprement paraître simple au premier abord. Ce n’est pas le cas, dément James Fogarty qui explique dans un blog qu’avant Ruum, ce processus était entièrement manuel avec de nombreux e-mails envoyés entre les utilisateurs, les RH, Active Directory, les équipes d’activation CRM et les administrateurs système, avant qu’un nouvel utilisateur puisse commencer à utiliser le système, explique James Fogarty dans un blog. Parfois, au moment où l’accès était accordé, l’équipe découvrait que l’exigence initiale avait changé. « Avec Ruum, Ekornes a pu modéliser le processus en une heure environ sans passer par un long projet avec les ressources de l’équipe centrale », relate l’analyste métier.
RPA : des modèles de bots pré-construits pour S/4HANA
La troisième composante de la suite Cloud Platform Extension est de type RPA (Robotic process automation). C’est la version 2.0 d’Intelligent Robotic Process Automation qui permet de créer des bots en s’appuyant sur le machine learning afin d’automatiser des tâches manuelles répétitives. Elle s’adresse aux développeurs à qui elle fournit des modèles de bots pré-construits pour automatiser des tâches au sein de la suite de gestion S/4HANA et de douze applications métiers. A partir de janvier 2021, SAP indique qu’il prévoit d’inclure une édition limitée d’Intelligent RPA dans chaque abonnement à S/4HANA Cloud.
C’est également à compter de l’année prochaine que l’éditeur va ouvrir un accès gratuit à son PaaS Cloud Platform associé à son offre middleware et analytique, utilisé par ses clients pour intégrer et ajouter des extensions « as a service » à ses applications en s’appuyant sur One Domain Model, un modèle de données commun pour les objets métiers. L’accès gratuit apportera la possibilité de se former, de développer et mettre en oeuvre des intégrations et des extensions au sein d’un même compte, explique SAP. « Cela supprime les actuelles restrictions de temps et permet aux utilisateurs de transférer des projets en production sans avoir besoin de reconstruire le contenu », indique l’éditeur allemand. En attendant la concrétisation de cette possibilité d’accès gratuit, SAP a récemment étendu son offre d’essai à sa Cloud Platform de 3 à 12 mois.
Parmi les autres annonces faites à l’occasion de TechEd, SAP a ajouté à sa Business Technology Platform des objets métiers pour créer dans le domaine RH un processus pour gérer de bout en bout le cycle allant du recrutement à la retraite. Les développeurs peuvent y accéder à travers l’offre bêta du logiciel Graph ou par l’intermédiaire du hub d’API métiers de SAP dont l’expérience utilisateur vient d’être revisitée pour faciliter l’identification de ses contenus d’intégration (API, événements, documentation…). La mise à jour du hub sera disponible avec la livraison d'une version bêta d’ici la fin de l’année.