En direct de San José - Avec le développement des systèmes d’informations hybrides, plus ouverts sur les ressources extérieures et notamment sur le cloud, les plates-formes de sauvegarde traditionnelles ont du mal à suivre. Le back-up des bases de données distribuées est un bon exemple des problèmes posés par les architectures qui ont le vent en poupe dans les entreprises. Il est bien sûr possible de travailler en mode réplication, mais les coûts de fonctionnement de ces environnements sont particulièrement élevés.
Et, comme souvent, la solution à ces problèmes vient de start-ups qui ont compris très vite l’intérêt de ce marché. Fondée en juin 2014 par Tarun Thakur (CEO) et Prasenjit Sarkar (CTO) - des anciens de Seagate et IBM - la start-up a lancé sa solution RecoverX en juin 2016 pour protéger les applications cloud et les données conservées dans les bases de données NoSQL distribuées (Cassandra ou MongoDB). « Nous faisons du back-up, pas seulement pour les VM mais pour les applications qui ont migré dans le cloud, notamment les bases de données distribuées », nous a expliqué Tarun Thakur. « Comment piloter aujourd’hui les données avec une meilleure protection quand le périmètre change ? Certaines entreprises n’iront jamais sur AWS, mais elles demandent de l’agilité et de la rapidité, ainsi que des back-ups du point de vue applicatif ».
Le cloud Microsoft Azure sera bientôt supporté par Datos IO.
Des fonctions analytiques à venir
Depuis deux ans, Datos IO développe sa solution de sauvegarde distribuée qui arrive aujourd’hui dans sa version 1.5. Pour travailler avec les bases de données NoSQL, la jeune pousse a développé un moteur baptisé CODR (Consistent Orchestrated Distributed Recovery) qui assure des sauvegardes granulaires avec une restauration depuis n’importe quel point dans le temps. Une dizaine de minutes est nécessaire pour récupérer un noeud. Pour travailler avec les différents environnements, RecoverX fait appel à de petits agents (Listeners) sur des nœuds qui assurent en fait le travail de déduplication et de streaming des donnés sur des appliances physiques ou sur les clouds partenaires (AWS et Google Cloud Compute).
Mais Datos IO ne compte pas s’arrêter en chemin et promet pour cette année des fonctions analytiques. « Ce n’est plus le back-up qui est aujourd’hui le plus important mais l’analyse de ces données dormantes », assure le CEO. « Il faut toutefois régler le problème du back-up avant de passer à l’analytics et c’est ce que nous nous engageons à faire ». En plus des solutions big data HBase et Hadoop, les bases de données traditionnelles Microsoft SQL Server et Oracle Database, ainsi que MySQL seront aussi supportées par la prochaine version de RecoverX. Pour le cloud, Microsoft Azure et Pivotal Cloud Foundry seront également de la partie.
Des partenaires pour s'installer en Europe
Datos IO commercialise RecoverX sous la forme d’une licence avec une abonnement annuel et une refacturation au To sauvegardé. La solution est déjà utilisée par une dizaine de clients aux Etats-Unis et la start-up recherche des partenaires clefs en Europe pour déployer sa plate-forme. Une vingtaine de salariés travaille aujourd’hui dans la société qui s’attaque à des mastodontes comme Data Domain, Veeam ou encore Veritas. La start-up a pour l’instant levé 15 millions de dollars auprès des fonds d’investissement Lightspeed Ventures et True Ventures.